La BCE a ramené son taux directeur principal à 2 %, mais, confiante dans la croissance, suggère qu’elle pourrait arrêter là l’assouplissement monétaire, alors que les perspectives d’inflation sont au plus bas depuis la fin de la crise sanitaire. Néanmoins, une nouvelle baisse des prix de l’énergie et une hausse supplémentaire de l’euro pourraient la convaincre d’aller plus loin.
Christine Lagarde a annoncé le 5 juin une baisse des trois taux d’intérêt directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), le principal, la facilité de dépôt, étant ramené à 2 %, contre 4 % au plus haut entre septembre 2023 et juin 2024. La baisse annoncée était largement attendue. Nul n’imaginait la BCE restant l’arme au pied, alors que l’inflation de la zone euro est passée en mai sous la cible des 2 % retenue par la BCE (voir encadré) et que la politique économique américaine continue d’alimenter les incertitudes sur la croissance mondiale. Une décision à ce point évidente qu’elle n’a suscité aucun débat entre faucons et colombes, contrairement à l’habitude, au cours des jours précédant la réunion de la BCE à Francfort.
Les investisseurs ne s’attendaient donc à aucune surprise ce 5 juin, qu’il s’agisse de la décision annoncée ou des perspectives de politique monétaire, tant l’incertitude reste grande, avec un Donald Trump multipliant les revirements sur les droits de douane. Et, fidèle à un discours bien rodé, la présidente de la BCE n’a rien voulu dire précisément de la politique monétaire à venir. « Nous ne nous engageons sur aucun cheminement de la politique monétaire », a-t-elle affirmé, comme lors de chaque conférence de presse suivant la réunion des gouverneurs de la BCE. Mais, contre toute attente, la présidente a livré un message suffisamment clair sur l’état d’esprit des gouverneurs de la banque centrale et donc sur les baisses de taux à venir : si les conditions...