La volatilité des marchés obligataires n’a pas épargné le segment des green et social bonds depuis le début d’année, en termes d’émissions comme de collecte. Mais malgré le recul des ambitions climatiques outre-Atlantique, la confiance des gérants spécialisés reste entière.
Points clés :
- En Europe, la part des obligations durables dans le total des émissions s’est tassée, passant de 24 % en 2024 à 17 % en 2025.
- La performance de la classe d’actifs, qui gagne 1 % depuis le début d’année, reste en ligne avec celle des obligations conventionnelles.
- Selon Morningstar, les flux des fonds green bonds n’ont pas dépassé 52 millions d’euros entre le 1er janvier et le 31 mai, sur près de 28 milliards d’encours.
Financer des champs d’éoliennes, des flottes de véhicules électriques et des programmes d’inclusion sociale dans un monde où les Etats-Unis sortent de l’accord de Paris, remettent en cause leur politique de diversité et où l’Europe s’interroge sur son Green Deal peut sembler relever de la gageure. C’est pourtant ce que continuent de proposer, malgré ces vents contraires et un environnement de marché très chaotique, les obligations durables (GSSB, pour « green, social et sustainability bonds »), un des segments de marché les plus anciens du champ de la finance durable. « Depuis le début d’année, les marchés ont dû faire face à plusieurs chocs très puissants, qu’il s’agisse du plan d’investissement allemand dans la défense et les infrastructures ou du “Liberation Day” américain en matière de droits de douane : ces événements ont fait figure de tests pour le marché des green bonds, mais les craintes que l’on pouvait avoir ne se sont finalement pas matérialisées », estime Timothée Pubellier, gérant senior chez Ostrum AM.
Un ralentissement des émissions à nuancer
La tempête a certes laissé des traces, notamment en termes de volume d’émissions. « Il était attendu en hausse de 5 % sur 2025 par rapport à 2024, mais fin mars, le marché était en retard sur cet objectif, note Olivier Guillou, directeur de la gestion d’Ecofi. Le ralentissement est généralisé sur l’ensemble des zones géographiques. » Selon les chiffres de l’Icma, les émissions de GSSB accusent une baisse de 16 % au premier trimestre par rapport à la même période...