Depuis l’automne dernier, pas une semaine ne passe sans l’annonce de l’entrée d’un asset manager sur le segment des ETF actifs, qui viennent de franchir la barre symbolique des mille milliards de dollars d’encours dans le monde. Pour les gérants, ces produits permettent de continuer à proposer des expertises à valeur ajoutée, tout en répondant à la demande croissante de leurs clients qui exigent, pour leurs portefeuilles, transparence, liquidité et surtout faibles coûts de gestion.
L’essor des ETF sur le marché de la gestion d’actifs ne date pas d’hier. Apparus il y a trente ans aux Etats-Unis, où leur fiscalité avantageuse a contribué à leur développement, ces produits offrant liquidité et transparence à moindre coût n’ont cessé de se répandre, jusqu’à occuper une place non négligeable dans le paysage : à 14 600 milliards de dollars en 2024 (dont 10 000 aux Etats-Unis) sur les 128 000 milliards d’encours globaux, ils en représentent aujourd’hui 11,4 %. Plus significative encore est leur dynamique de collecte : les capitaux attirés par ces fonds ont progressé de 13,6 % l’an dernier au niveau mondial, dans une industrie qui est loin de croître aussi vite. En Europe, où leur expansion accélère comme jamais, Morningstar a noté l’an dernier un record : ils ont récolté 247 milliards d’euros, contre 145,4 milliards d’euros en 2023, pour atteindre 2 180 milliards d’actifs sous gestion (+ 33 % en un an). « Le tournant est net depuis trois ans, avec un point d’inflexion fin 2021, lorsque les flux des fonds communs de placement et des ETF ont commencé à diverger : les ETF sont souvent devenus le véhicule de choix des investisseurs, qui souhaitent profiter de leurs multiples avantages », relate Rima Haddad, responsable distribution ETF pour la région EMEA chez Goldman Sachs AM.
La pandémie de Covid, qui a poussé nombre de jeunes investisseurs particuliers à découvrir la Bourse depuis un ordinateur, en un clic, n’est pas pour rien dans ce tournant. Le succès de ces...