Des taux longs encore en hausse

Publié le 16 octobre 2013 à 9h30    Mis à jour le 26 août 2014 à 10h44

Jean-Louis Mourier

Malgré son interruption récente, la tendance à la hausse des rendements des obligations d'Etat «les plus sûrs» n'est sans doute pas terminée. Alors qu'ils sont hors de leur contrôle direct, les banques centrales cherchent à limiter la remontée de ces taux d'intérêt à long terme, en assurant les marchés de la stabilité «pendant une période prolongée» de leurs taux directeurs. Elles estiment, avec raison, que l'écart entre les rendements des obligations à long terme et les taux d'intérêt à court terme ne peut pas augmenter indéfiniment. La réussite de cette stratégie est toutefois hasardeuse. D'abord, parce que l'écart actuel entre les taux d'intérêt à dix ans et ceux à trois mois est, des deux côtés de l'Atlantique, loin de ses records. Il reste de ce point de vue une marge de plus d'un point de pourcentage. Ensuite, parce que les investisseurs et autres opérateurs de marchés doutent de la durée de la fameuse «période prolongée» de stabilité des taux directeurs.

Leurs anticipations ont fluctué sensiblement ces dernières semaines, en particulier aux Etats-Unis. La BCE dispose sans doute de plus «d'armes» que la banque centrale américaine pour ancrer les anticipations des investisseurs : elle peut encore baisser ses taux directeurs ou mettre en oeuvre de nouvelles mesures non conventionnelles de politique monétaire. Elle dispose aussi, de ce point de vue, d'un avantage certain sur la Fed : même si les scénarios du pire se sont éloignés, la conjoncture économique reste plus dégradée ici que là-bas. Par conséquent, les taux d'intérêt à long terme devraient continuer à monter moins vite dans la zone euro qu'aux Etats-Unis.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

Chargement en cours...

Chargement…