Economie mondiale : des fragilités persistent

Publié le 24 octobre 2014 à 16h52

Jean-Louis Mourier

Le semblant d’embellie de l’activité économique mondiale semble bel et bien oublié. Alors que les investisseurs avaient pu prendre acte de la dissipation des scénarios les plus noirs, notamment grâce à la confirmation de la sortie de récession de la zone euro, certains avaient commencé à élaborer des scénarios beaucoup plus positifs et envisageaient l’amorce d’un réel rebond de la croissance du PIB mondial. Las, la dernière révision des prévisions élaborées par le FMI est venue, au début du mois d’octobre, tordre le cou à ces espoirs. Le Fonds attend désormais une progression du PIB mondial agrégé identique cette année à celle de l’année dernière.

Malgré ces nouvelles révisions à la baisse, le FMI conserve un scénario d’accélération progressive de l’activité économique mondiale ces deux prochaines années, accélération qui bénéficierait à l’ensemble des zones.

Bien que relativement modéré, ce scénario du FMI pourrait encore pécher par excès d’optimisme. Compte tenu de l’importance de la Chine comme partenaire commercial des autres économies émergentes d’Asie, directement ou via l’activité de négoce développée par ces derniers, il est peu probable que le ralentissement de son activité ne contraigne pas la croissance de ses «satellites». En Asie, seule l’économie indienne apparaît relativement immunisée contre le ralentissement chinois. De plus, le FMI lui-même met en avant une source importante de risques : les déséquilibres extérieurs, qui ont nourri la crise, en particulier la phase «crise des souverains de la zone euro», restent importants et les stocks de dettes extérieures, publiques et privées, ont continué à augmenter.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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