Et si la BCE faisait s’apprécier l’euro ?

Publié le 23 mai 2014 à 0h00    Mis à jour le 23 mai 2014 à 16h39

Jean-Louis Mourier

Alors que se rapproche la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE consacrée à l’examen de la politique monétaire, les anticipations de nouvelles mesures de la Banque centrale européenne se renforcent. Elles se nourrissent, d’ailleurs, des déclarations des banquiers centraux. Pas un jour ne se passe sans que l’un d’entre eux évoque un «train de mesures» dont l’adoption serait possible, voire probable, très rapidement.

Sans repasser en revue les différents instruments évoqués, il est possible de mettre en avant le risque de réaction paradoxale des marchés. Il est généralement attendu des mesures supplémentaires d’assouplissement monétaire qu’elles favorisent le maintien de taux d’intérêt très bas et qu’elles permettent leur transmission au financement de l’économie réelle, en particulier au financement des PME. Nombreux sont ceux qui espèrent aussi une stabilisation, voire l’amorce d’une tendance à la dépréciation, de l’euro sur le marché des changes.

L’objectif final de l’assouplissement de la politique monétaire est, toutefois, d’éloigner le risque de déflation lié au maintien durable d’une inflation jugée trop faible, notamment en favorisant un redémarrage plus franc de l’activité économique.

Or, si l’action de la BCE est crédible, c’est-à-dire si elle contribue à éloigner les craintes de déflation, voire à faire remonter les anticipations d’inflation, et si elle permet un regain d’optimisme sur les perspectives économiques de la zone euro, elle devrait engendrer une hausse des taux d’intérêt, en particulier à moyen et long terme et elle devrait soutenir l’euro sur le marché des changes…

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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