Zone euro : le rebond reporté ?
L’incertitude reste importante sur les perspectives économiques de la zone euro, y compris à court terme. Cette incertitude est encore renforcée par la diffusion rapide de variants, plus contagieux, du SRAS-CoV-2. Alors que le nombre de contaminations continue globalement à augmenter rapidement dans la plupart des pays membres de la zone euro, l’heure n’est nulle part à l’assouplissement des mesures sanitaires destinées à éviter que le nouvel emballement de l’épidémie provoque une saturation des systèmes de santé, au contraire. Il en résulte que la conjoncture économique ne devrait pas s’améliorer de manière significative à très court terme.
L’hypothèse d’un nouveau recul du PIB d’Euroland au premier trimestre ne peut pas être totalement écartée. Certes, Christine Lagarde estime que le scénario de la BCE d’un rebond d’environ 4 % du PIB de la zone euro cette année reste d’actualité. Mais il est clair que plus la pression sur l’activité dure et moins ce rebond pourra être important. La bonne nouvelle est que les gouvernements semblent prêts à maintenir leurs soutiens aux secteurs les plus durement et les plus directement affectés par la crise sanitaire, pour permettre aux entreprises concernées de redémarrer par la suite. Les véritables plans de relance devraient aussi commencer à être implémentés cette année, notamment grâce au probable déblocage des fonds européens du programme Next Generation EU. Mais les risques de nouvelle contraction du PIB de la zone euro au premier trimestre sont importants.
Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.