Après l’ESG et le climat, le thème de la biodiversité s’invite dans les portefeuilles. Les services rendus par la nature seraient équivalents, selon l’OCDE, à une fois et demie le PIB mondial. Dans un tel contexte, les pressions exercées sur la nature, qui se traduisent par une dégradation de la biodiversité, constituent un coût non négligeable pour l’économie mondiale, mais aussi pour le bien-être des populations. Les pouvoirs publics, l’opinion publique mais aussi les entreprises commencent à prendre conscience de cet enjeu. De leurs côtés aussi, les financiers s’intéressent à cette thématique et souhaitent l’intégrer à leur process de sélection de valeurs, mais ils manquent d’indicateurs chiffrés et d’un accès aux données des entreprises. Les participants au Grand Débat d’Option Finance, qui cherchent tous à apporter leur contribution à la cause de la biodiversité, soulignent le fait qu’il n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir un indicateur synthétique parfait pour avancer.
- La biodiversité constitue une problématique émergente… Pourriez-vous la définir et préciser les enjeux ?
- Ces solutions sont-elles économiquement viables ?
- La biodiversité doit-elle s’inscrire dans une démarche ESG classique ou peut-elle devenir un concept et un objectif à part entière comme le climat ?
- Depuis le début de l’année, les fonds ESG surperforment, est-ce que c’est également le cas des fonds thématiques comme ceux sur la biodiversité ?
- Comment une entreprise peut-elle concrètement s’améliorer sur ces sujets ?
- Est-il possible de développer des indicateurs chiffrés simples pouvant résumer l’impact positif ou négatif des entreprises ?
- L’initiative lancée par quatre gérants à savoir Sycomore AM, Mirova, Axa Investment Managers et BNP Paribas Asset Management afin de trouver un prestataire pour élaborer une mesure d’impact est-elle structurante pour le marché ?
- L'actualité des sociétés
- Sycomore Asset Management fait partie des membres fondateurs de l’appel à projets sur la biodiversité
- Mirova va calculer l’empreinte des entreprises cotées sur la nature afin de mieux piloter ses portefeuilles
- CDC Biodiversité concilie biodiversité et développement économique au service de l’intérêt général
- Bouygues s’est engagé dans une démarche d’amélioration continue afin d’atténuer progressivement ses impacts
La biodiversité constitue une problématique émergente… Pourriez-vous la définir et préciser les enjeux ?
Antoine Vallier, responsable projet chez CDC Biodiversité : Commençons par la définition de la biodiversité : c’est l’ensemble des êtres vivants et des relations qu’ils entretiennent entre eux et avec leur milieu. Elle désigne la diversité du vivant au niveau des gènes, des écosystèmes et des espèces. Elle correspond en définitive à l’ensemble du tissu vivant de la planète. Comme pour le climat, la communauté internationale, sous l’égide des Nations unies, organise régulièrement des COP pour décider des mesures à prendre pour préserver la biodiversité. Pour appuyer ses décisions, les Nations unies disposent d’un organe scientifique international, l’IPBES, équivalent du GIEC pour le climat. La COP 15 qui aura lieu l’année prochaine en Chine est particulièrement importante dans la mesure où un bilan sera tiré sur les objectifs de la période 2010-2020. Ces derniers étant loin d’avoir été atteints, un nouveau calendrier devra donc être établi pour l’horizon 2030. Plus généralement, ce sujet monte en puissance au niveau international, les enjeux se précisent mois après mois et année après année. En effet, nous avons dépassé la dimension affective du sujet axée sur le risque de disparition d’espèces emblématiques comme le panda ou l’ours polaire pour arriver à une compréhension du fait que la biodiversité est primordiale à notre survie en tant qu’espèce humaine. Ce tissu vivant fournit en effet de façon gratuite l’ensemble des ressources sur lesquelles sont bâties notre économie et notre société.