La plupart des investisseurs retail ont longtemps été exclus des marchés privés, non seulement en raison des contraintes réglementaires, mais aussi en raison d’un manque de connaissances de leur part et d’une offre inadaptée aux particuliers. Plusieurs raisons à cela : les classes d’actifs sont plus complexes, les montants engagés sont plus élevés et les transactions se font de gré à gré, sur la base de relations établies et d’une capacité à agir rapidement. Cette inadéquation de l’offre à la demande est une occasion ratée de financer l’économie réelle. Cependant, ELTIF 2.0 tente d’y remédier en partie.
POINTS CLÉS
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Les investisseurs individuels ont longtemps été exclus des marchés privés, alors même que ces derniers représentent plus de 80 % de l’économie et qu’ils offrent une rentabilité moyenne à long terme supérieure à celle des actifs cotés.1
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Avec l’introduction de l’ELTIF 2.0 début 2024, les particuliers disposent désormais d’un mécanisme efficace pour s’exposer pour la première fois aux marchés privés, via notamment des fonds evergreen (ou « perpétuels »), avec une structure proche des OPCVM dont ils sont familiers.
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Ces investisseurs sont à la recherche de tout un éventail de stratégies et d’actifs privés susceptibles de diversifier leurs allocations. Mais peu de sociétés d’investissement proposent des équipes de gestion spécialisées et dédiées, combinées avec des capacités de structuration centralisées pour répondre à la diversité des besoins des particuliers sur l’ensemble du spectre des actifs privés.
Comme le fait remarquer Nicolas Audhoui-Darthenay, responsable produits pour les actifs privés chez Natixis Investment Managers (Natixis IM), « La réalité est que plus de 80 % du tissu économique est constitué d’entreprises qui ne sont ni cotées ni négociées sur les marchés publics. Cela représente une quantité d’actifs considérable à laquelle les investisseurs individuels n’avaient pas encore accès. Mais également un rendez-vous manqué, non seulement pour ces investisseurs mais aussi pour le développement économique. »
Pourquoi les investisseurs devraient-ils s’intéresser aux actifs privés ?
Les innovations, notamment celles qui répondent aux enjeux ESG, sont souvent le fait d’entreprises non-cotées dynamiques et en forte croissance. Ces entreprises ne sont généralement accessibles qu’aux investisseurs institutionnels et, dans une certaine mesure, aux investisseurs très fortunés, via des fonds alternatifs.
« Bien que les risques soient plus importants, ces sociétés génèrent souvent des performances plus élevées », explique Nicolas Audhoui-Darthenay. Outre l’accès à des entreprise en pleine croissance, cette surperformance2 s’explique aussi par une prime de complexité (le rendement supplémentaire exigé pour placer des produits complexes en raison du plus faible nombre d’acheteurs potentiels) et une prime d’illiquidité (rendement supplémentaire requis pour placer des produits illiquides face à un nombre plus modeste d’acheteurs potentiels). L’intégration d’actifs privés à un portefeuille renforce aussi la diversification, en réduisant la volatilité globale et le risque baissier.
Les défis inhérents à l’offre d’actifs privés aux investisseurs individuels
Certains family offices et, dans une moindre mesure, certains particuliers très fortunés (High-Net-Worth Individuals) ont des allocations aux actifs privés, mais l’exposition des particuliers (y compris aisés – Mass Affluent) est statistiquement nulle.
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Actifs privés : pour que la révolution de la "retailisation" devienne une réalité