La situation macroéconomique actuelle s’accompagne de plusieurs grandes questions : sommes-nous face une récession ? Quelle sera sa sévérité ? Quel est le niveau de résilience de l’inflation ? Selon nous, l’inflation reste le sujet numéro un dans tous les esprits. Une étude d'Alexandre Caminade, CFA Directeur Gestion Taux & Alternatifs liquides, et Philippe Berthelot, CFA
Directeur Crédit & marché monétaire.
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Dans la zone euro, les indices PMI sont ressortis en dessous des attentes, indiquant que le secteur manufacturier se situe en territoire récessif. Si le secteur des Services tient mieux le coup, il montre également des signes de ralentissement. Le marché de l’emploi reste tendu, avec toujours plus de demande de main d’œuvre que d’offre. Les entreprises européennes peinent à recruter. Davantage de gens quittent le marché du travail et d’autres travaillent moins. La pénurie de main d’œuvre rassure les consommateurs en leur donnant le sentiment d’une sécurité de l’emploi accrue.
« Chez Ostrum Asset Management (Ostrum AM), nous pensons que l’inflation au sein de la zone euro ne reculera pas aussi rapidement que le marché l’anticipe », déclare Alexandre Caminade. Selon nos estimations, la croissance des salaires devrait s’établir à environ 5 % en 2023 et ne devrait pas être beaucoup plus faible en 2024. Même si l’inflation globale est en train de refluer, grâce aux effets de base et au fléchissement des prix du gaz, lorsque les consommateurs vont faire leurs courses, ils paient toujours plus que la croissance de 5 % des salaires qu’ils pourraient obtenir.
En ce qui concerne la croissance en zone euro, si nous n’entrevoyons pas de récession, la croissance devrait toutefois rester faible. Notre principale préoccupation est l’inflation. Selon nous, l’inflation de base devrait rester plus élevée que ce que le marché et le consensus anticipent. Du côté de la croissance américaine, si l’économie est bien en train de ralentir, nous ne prévoyons pas de récession, contrairement aux attentes du consensus. Notre vue se base notamment sur les nouvelles commandes de biens durables qui sont très robustes, sur le marché du logement qui est en train d’opérer un rebond et sur les salaires réels qui connaissent une amélioration. Ces facteurs devraient d’une 1 LTRO: Opérations de refinancement à long terme de la BCE 2 APP : Programme d’achat d’actifs de la BCE certaine manière compenser l’effet de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed, la banque centrale américaine), ainsi que le resserrement des conditions de crédit que nous constatons dans l’enquête d’opinion de la Fed auprès des responsables du crédit en matière de prêt. Concernant l’inflation globale aux États-Unis, nos estimations sont assez proches du consensus, même si, selon nous, l’inflation de base devrait continuer à persister.