Les vues mensuelles du marché d’Ostrum AM.
La chute de l’empire américain ?
La politique économique de Donald Trump reste au centre des préoccupations des investisseurs. L’incertitude et la volatilité financière induites ne devraient pas s’atténuer à court terme. Le Canada et la Chine prennent en effet des mesures de rétorsion de sorte que l’escalade tarifaire s’est enclenchée. Les premiers signes tangibles d’un ralentissement marqué sont apparus aux Etats-Unis, entrainant un net décrochage de Wall Street et une baisse du dollar. La Fed semble indécise quant à la politique à mener et maintient une forme de statu quo par défaut. Parallèlement, face à la menace de désengagement de l’OTAN brandie par Donald Trump, l’Europe n’a d’autre choix que d’investir dans ses capacités de défense. Dans un moment digne du « Whatever it takes » de Draghi, l’Allemagne fait sa révolution budgétaire en annonçant un programme des dépenses de défense et d’infrastructures de grande ampleur.
Un Krach de 30 pb en une séance s’est ensuivi sur le Bund. La BCE ne sera pas un obstacle à la mise en œuvre des plans budgétaires européens et poursuit l’allègement des taux. L’effet ciseau sur le Bund et le T-note devrait perdurer. Le T-note devrait bénéficier de l’arrêt du resserrement quantitatif de la Fed, puis des baisses de taux permises par la dégradation progressive du marché du travail. Le 10 ans américain devrait rester proche de 4 %. Les tensions sur le Bund semblent sans effet sur les spreads souverains. Le risque politique local s’efface malgré la crise portugaise ou l’incertitude budgétaire en France. A l’instar des spreads souverains, les spreads de crédit devraient rester stables. Les valorisations du high yield constituent un risque modéré d’élargissement. Le risque baissier sur les actions perdure, notamment aux Etats-Unis avec le plongeon du Nasdaq. L’Europe devrait résister au risque boursier américain… jusqu’à un certain point.