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DOSSIER PARTENAIRE BNY Mellon Investment Management

La course à la neutralité carbone des États-Unis

Publié le 11 octobre 2021 à 11h40

Proposé par BNY Mellon Investment Management    Temps de lecture 7 minutes

Les États-Unis parviendront-ils à réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 malgré quatre années d'immobilisme de la politique climatique ? C'est possible si le gouvernement fédéral encourage les compagnies d'électricité à se tourner vers de nouvelles sources d'énergie, selon Paul Flood, gérant de portefeuille chez Newton, une société d’investissement de BNY Mellon Investment Management.

En 2019, le secteur de l'électricité était le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre aux États-Unis.(1) En l'absence de réglementation fédérale obligeant les opérateurs à engager une transition des réseaux d'énergie, il sera sans doute difficile d'atteindre les objectifs à court terme de réduction des émissions, selon Paul Flood. 

En août 2021, le Sénat américain a adopté avec le soutien des deux partis un plan de 1.000 milliards de dollars en faveur des infrastructures, mais des mesures essentielles en faveur du climat ont été mises de côté. Même si ce plan prévoit d'affecter plus de 150 milliards de dollars à la promotion de la résilience face aux cyclones, aux feux de forêt et à la sécheresse, il n'a pas retenu la création d'une norme d'électricité propre à l'échelle nationale (Clean Electricity Standard, CES) proposée par le président Joe Biden, qui rendrait obligatoire l'utilisation de sources renouvelables dans le réseau national. (2) Si les États-Unis prévoient de rattraper le retard sur les pays d'Europe plus progressistes en la matière, l'absence d'incitations fortes au niveau fédéral pourrait s'avérer problématique, selon Paul Flood. 

« Au niveau fédéral, il n'y a pas beaucoup de mesures d'incitation à la réduction de l'intensité carbone, observe-t-il. Par exemple, il existe une taxe carbone au Royaume-Uni et je pense que les États-Unis pourraient tirer profit de la mise en place d'une mesure similaire. »

Même si la norme CES proposée n'incluait pas une taxe carbone (3), elle prévoyait qu'une partie des futures ventes au détail d'électricité provienne de sources bas carbone, voire zéro carbone (éolien, solaire et géothermie) ou de centrales nucléaires ou à combustibles fossiles conjuguées au captage et au stockage de CO2. Malgré l'exclusion de cette disposition législative déterminante au niveau fédéral, les États fédérés et les collectivités locales font du bon travail, estime Paul Flood. 

Mesures prises par les États

De nombreux États ont instauré des quotas d'électricité issue de sources renouvelables (Renewable Portfolio Standards, RPS), qui incitent les opérateurs à engager la transition des réseaux énergétiques. (4) En vertu de ces normes contraignantes, les opérateurs perçoivent des crédits d'énergie renouvelable pour chaque mégawattheure (mWh) d'électricité produit à partir d'une source d'énergie renouvelable. (5) Ces crédits permettent aux opérateurs de prouver qu'ils respectent la réglementation de l'État et peuvent être vendus sur le marché libre tant que matière première énergétique. Les opérateurs disposent ainsi d'un deuxième flux de recettes, ce qui les incite à investir dans les technologies renouvelables. Les entreprises et les individus qui achètent principalement les crédits d'énergie renouvelable pour réduire leur empreinte carbone stimulent aussi la demande sur le marché des énergies renouvelables, encourageant ainsi potentiellement l'augmentation de l'offre tout en contribuant à la baisse des coûts. (6)

Selon Paul Flood, le risque associé à l'investissement dans des projets favorables au climat comme ceux qui portent sur les énergies renouvelables est quelque peu atténué par ces mesures incitatives prises par les États. 

« Ces investissements ne sont pas dénués de risques. Le but est donc d'atténuer le risque lié à la volatilité encouru par les investisseurs, estime Paul Flood. L'électricité produite à partir de sources renouvelables deviendra plus compétitive face à l'électricité issue de sources traditionnelles, favorisant ainsi l'entrée dans l'ère zéro carbone. Toutefois, bien souvent, les énergies renouvelables ont déjà un coût actualisé inférieur à celui des formes traditionnelles de production d'électricité. »

États ayant adopté des quotas ou des objectifs d'électricité issue de sources renouvelables

Source : National Conference of State legislatures. Données arrêtées au 9 mars 2021.

Certains États fédérés sont allés jusqu'à obliger les grands opérateurs à fixer une date butoir pour la fermeture de toutes les centrales électriques émettrices de CO2. En 2020, l'État de Virginie a promulgué une loi obligeant sa principale compagnie d'électricité à fermer toutes les centrales émettrices de CO2 d'ici 2045. (7) Même s'il s'agit d'un pas dans la bonne direction, Paul Flood estime que la politique fédérale ne peut pas être en reste si les États-Unis veulent atteindre leurs objectifs de réduction des émissions. Il observe toutefois que les États-Unis ne sont pas le seul pays qui peine à adopter des politiques publiques. (7) 

« Au Royaume-Uni, les politiques actuelles ne nous permettront de réduire les émissions que de 26% à l'horizon 2030, loin de l'objectif de 78%. Mais les lacunes en matière de politiques publiques au Royaume-Uni seront probablement comblées au cours des cinq prochaines années », estime Paul Flood. « Quand on y pense, les politiques aujourd'hui en vigueur auraient semblé extrémistes il y a encore trois ans. Cela dit, partout dans le monde, les progrès s'accélèrent à un rythme prometteur et le discours de l'administration Biden est porteur. »

Un risque de transition ?

Certains investisseurs découvrent avec inquiétude la notion de « stranded assets », autrement dit des actifs qui avaient autrefois une grande valeur, mais plus aujourd'hui – dans le secteur de l'énergie, notamment celui des combustibles fossiles. Avec l'accélération du désengagement des filières du charbon, du pétrole voire du gaz, qu'est-ce qui attend les compagnies d'électricité traditionnelles ? Si elles se sont dotées d'un plan de transition, elles devraient survivre, explique Paul Flood.

 « Plusieurs entreprises avec de faibles notes ESG font de gros efforts pour se défaire des combustibles fossiles, souligne-t-il. Au final, les investisseurs cesseront de se focaliser sur les facteurs de court terme et auront recours à la sélection positive, qui consiste à rechercher des entreprises qui font tout leur possible pour modifier leur modèle économique. »

Sur ce point, un score d'intensité carbone n'offrira peut-être qu'une vision partielle de la réalité. Il faut prendre en compte l'analyse fondamentale de ce que font les entreprises et évaluer la probabilité qu'elles respectent leur plan. Certaines entreprises présentent des multiples de valorisation inférieurs à ceux de leurs concurrentes mieux notées sur les critères ESG. En outre, de nombreux actifs du secteur de l'électricité peuvent procurer des flux de revenus stables au moment où ces derniers se font plus rares.

« Les actifs dont les flux de revenus sont moins sensibles à la conjoncture économique peuvent conférer une certaine diversification aux investisseurs, souligne Paul Flood. Davantage d'individus partent à la retraite et ont de ce fait besoin de revenus. Par conséquent, il devrait y avoir un engouement grandissant pour ce type d'actifs. » Et de conclure : « Compte tenu des économies d'échelle réalisées par les entreprises d'énergies renouvelables, nous pensons qu'il y aura aussi de belles opportunités dans ce domaine. »

« Les actifs dont les flux de revenus sont moins sensibles à la conjoncture économique peuvent conférer une certaine diversification aux investisseurs, souligne Paul Flood. Davantage d'individus partent à la retraite et ont de ce fait besoin de revenus. Par conséquent, il devrait y avoir un engouement grandissant pour ce type d'actifs. » Et de conclure : « Compte tenu des économies d'échelle réalisées par les entreprises d'énergies renouvelables, nous pensons qu'il y aura aussi de belles opportunités dans ce domaine. »

[1] US Environmental Protection Agency: Total US Greenhouse Gas Emissions by Economic Sector in 2019. 2021. 

2 MarketWatch: Senate infrastructure bill leaves out clean electricity standard and jobs-focused climate corps sought by Biden. 3 août 2021.

3 Forbes: Can President Biden get the clean energy standard across the goal line? 1 août 2021.

4 Bipartisan Policy Center: Pathways to decarbonization: The National Clean Energy Standard. Août 2021.

5 National Conference Board of Legislatures: State Renewable Portfolio Standard and Goals. 7 avril 2021.

6 Energysage: Renewable Energy Credits.  23 décembre 2020.

7 Greentechmedia: Virginia Mandates 100% clean power by 2045. 6 mars 2020.

BNY Mellon Investment Management est l’un des leaders mondiaux de la gestion d’actifs avec plus de 2 300 milliards de dollars d’actifs sous gestion (au 30 juin 2021).

Son modèle offre le meilleur des deux mondes : l’expertise spécialisée de nos huit sociétés d’investissement visionnaires, alliée à la solidité, à l’envergure et à la gestion financière éprouvée de BNY Mellon. Les sociétés d’investissement possèdent leur propre approche et leur propre culture de l’investissement mais ont en commun une même conviction fondamentale : investir de manière responsable au nom de leurs clients aidera à façonner le monde et l’avenir que BNY Mellon veut voir éclore.

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