(AOF) - Les marchés européens ont terminé sur une note positive une semaine dominée par l'augmentation du risque politique français et la première offensive de Donald Trump sur les droits de douane. L'indice CAC 40 a aujourd'hui gagné 0,78% à 7235,11 points, limitant ses pertes sur la semaine à 0,30%. Le marché parisien a sous-performé en Europe : le Dax40 a progressé de plus de 1,5% cette semaine et il évolue à proximité de ses plus hauts historiques. Aux Etats-Unis, Wall Street est bien orienté : le Dow Jones gagne 0,51% vers 17h30.
Fermée hier pour Thanksgiving, la Bourse de New-York va clôturer plus tôt ce vendredi.
Le gouvernement français reste dans l'impasse s'agissant du budget malgré les récentes concessions - en particulier sur le prix de l'électricité - de Michel Barnier. Dans un entretien au Monde, Marine Le Pen lui a donné jusqu'à lundi pour faire des propositions supplémentaires. Elle a toujours l'intention de voter la censure si le gouvernement utilise le 49.3 la semaine prochaine pour faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Ces turbulences politiques ont provoqué un élargissement de l'écart entre le rendement du 10 ans français et celui de son équivalent allemand. Le spread franco-allemand a fini la semaine à 80,7 points de base après avoir touché mercredi un plus haut depuis 2012 à plus de 90 points de base dans la journée.
Les stratèges taux de Barclays pensent que dans le scénario d'un compromis sur le budget français, le spread OAT-Bund pourrait revenir dans la fourchette 70 à 75 points de base de ses derniers mois, contre environ 82 points de base actuellement, ce qui pourrait entraîner une hausse du CAC40 de 2% à 3%. Cependant, si le gouvernement tombe, ils pensent que le spread OAT-Bund pourrait s'élargir davantage vers 100 points de base et le CAC 40 chuter de 4% à 5%.
Inflation en ligne avec le consensus
Principale statistique du jour, l'inflation de la zone euro en novembre est conforme aux attentes. Elle est estimée à 2,3% en rythme annuel contre 2% en octobre, selon une estimation rapide publiée par Eurostat. Hors éléments volatils, l'inflation s'est élevée à 2,8% contre 2,7% anticipés. "Si la baisse de 25 points de base est acquise en décembre, le nombre de baisses de taux à venir est "incertain", car "il ne semble pas y avoir de consensus au sein de la BCE" a réagi Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN Amro IS.
Autre point fort de la semaine : Donald Trump a indiqué lundi soir qu'il comptait imposer dès son premier jour de présidence des droits de douane de 25% sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada.
Au chapitre des valeurs, Airbus a dominé l'indice CAC 40 sur la semaine : le fabricant de moteurs d'avion CFM a accepté de rediriger certains moteurs, initialement alloués au marché de l'après-vente, vers le groupe aéronautique.
En revanche, la dégradation de la situation politique française a pesé sur les valeurs financières, qui sont au coeur de l'économie. Axa et Société Générale ont fini parmi les plus forts replis du CAC 40.
