(AOF) - Au lendemain de la décision de politique monétaire de la BCE, les marchés européens se sont repliés. L'indice CAC 40 a cédé 0,15% à 7409,57 points, portant ses pertes sur la semaine à 0,20%. Ils ont souffert de la dégradation de la tendance à Wall Street. Le Dow Jones perd 0,01% tandis que le Nasdaq Composite recule de 0,14% vers 17h30. La fin de semaine est marquée par la hausse des taux longs : le rendement du 10 ans américain gagne plus de 4 points de base à 4,376% et son équivalent allemand, 4 points de base à 2,25%.
La politique a encore dominé l'actualité en France. Une semaine après la censure du gouvernement français et la démission de Michel Barnier de son poste de Premier ministre, le Président de la République Emmanuel Macron a nommé un nouveau locataire à Matignon : François Bayrou. Chargé de constituer un gouvernement, le centriste de 73 ans a reconnu la difficulté de sa tâche pour sortir le pays de l'impasse politique et économique.
Hier, le temps fort sur les marchés était la décision de la BCE. L'institution de Francfort a abaissé ses taux d'intérêt directeurs pour la quatrième fois depuis le début de l'année et a laissé la porte ouverte à un nouvel assouplissement.
"D'autres baisses sont prévues l'année prochaine. Il n'y a pas d'engagement à l'avance sur une baisse des taux mais je note que nous sommes collectivement plutôt à l'aise avec la prévision de taux d'intérêt des marchés financiers pour l'année prochaine", a déclaré sur l'antenne de BFM Business ce matin François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
"Comme prévu, la BCE a abaissé son taux directeur et supprimé de son communiqué la phrase 'les taux resteront suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire', ce qui indique qu'elle continuera à abaisser ses taux jusqu'à atteindre son niveau neutre", a commente Patrick Barbe, responsable de l'investissement obligataire Investment grade en Europe chez Neuberger Berman.
La BCE a aussi fait savoir qu'elle révisait à la baisse ses prévisions de croissance de la zone euro pour 2024 : +0,7% du PIB contre +0,8% prévu auparavant. Elle table sur +1,1% en 2025 et +1,4% en 2026.
La BCE imitée par la Fed ?
Après la BCE, c'est au tour de la Fed de rendre sa décision de politique monétaire. Elle se réunira les 17 et 18 décembre. Une baisse des taux d'un quart de point est attendue. "La Fed devrait réduire ses taux en décembre tout en conservant une certaine marge de manœuvre quant au rythme des réductions futures", a expliqué Michael Krautzberger, Global CIO Fixed Income chez AllianzGI. "Nous prévoyons que la Réserve fédérale américaine réduira ses taux de 25 points de base lors de sa réunion du 18 décembre, ce qui ramènera la fourchette cible du taux des Fed Funds à 4,25-4,50 %", précise-t-il.
Côté statistiques, l'inflation en France est ressortie en rythme annuel à 1,3% en novembre, selon l'Insee qui a confirmé son estimation initiale. En octobre, elle s'élevait à 1,2% sur un an.
Aux Etats-Unis aussi cette semaine, les investisseurs ont pris connaissance des dernières données de l'inflation. En novembre, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 2,7%, en rythme annuel, comma attendu, après 2,6% en octobre. Ces chiffres ont renforcé la confiance dans une prochaine baisse des taux américains.
Le SBF 120 chamboulé
Du côté de la cote, des changements sont à venir au sein du SBF 120. A compter du 23 décembre : Casino, Euroapi et Eutelsat ne feront plus partie de l'indice et seront remplacés par Medincell, Planisware et Robertet. Aucune modification n'est, en revanche, à noter au sein de l'indice CAC 40, a précisé hier l'opérateur boursier Euronext dans un communiqué.
Casino avait réintégré le SBF 120 en juin dernier à la faveur de sa restructuration orchestrée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.