Marchés

2024 : une année boursière à oublier pour la France

Publié le 31 décembre 2024 à 14h48

  AOF

(AOF) - La Bourse de Paris a non seulement affiché cette année une performance négative, mais ses principales concurrentes d’Europe continentale affichent des hausses à 2 chiffres. Pénalisé par l'augmentation de risque politique à la suite de la dissolution inattendue de l’assemblée nationale début juin, le CAC 40 a perdu 2,15% en 2024.

Le CAC 40 au-dessus des 8000 points

Le principal indice parisien a pourtant dépassé pour la première fois de son histoire les 8 000 points début mars à la faveur des anticipations de début de baisse des taux de la Banque centrale européenne. Pour les mêmes raisons et grâce à la surprenante solidité de l'économie américaine, le CAC 40 a inscrit un nouveau plus haut absolu à 8259,19 points, le 10 mai. La BCE a commencé à assouplir sa politique monétaire en juin et a procédé à 4 baisses de taux cette année. Le taux de dépôt est tombé à 3% en décembre, son niveau le plus faible depuis mars 2023. Lors de la réunion du 12 décembre, sa présidente Christine Lagarde, s'est montrée plus confiante quant aux perspectives d'inflation, même s'il encore trop tôt pour déclarer victoire sur ce front.

En surprenant tout le monde le 9 juin au soir en annonçant dissolution de l'Assemblée nationale, le Président Emmanuel Macron a provoqué une crise de confiance envers les actifs français. Le spread franco-allemand a ainsi dépassé les 90 points de base, du jamais vu depuis 2012. Ce climat politique délétère associé à de nombreux avertissements de sociétés (Capgemini, Kering, STMicrolectronics, Scor…), mais aussi la " grande peur " du milieu de l'été ont fait tomber le CAC 40 au plus bas de l'année à 7029,91 points le 5 août.

Peur estivale

Les Bourses mondiales ont alors connu un trou d'air provoqué par la décision de la Banque du Japon de relever ses taux et par les craintes de récession aux Etats-Unis à la suite de la publication de chiffres de l'emploi décevants en juillet. Ces développements ont entraîné un bond du yen qui a eu l'effet d'un chien dans un jeu de quille pour les marchés mondiaux.

La hausse de la devise japonaise a entraîné le dénouement d'opérations de carry trade. Les investisseurs utilisant cette stratégie ont été forcés de vendre des actifs achetés ces derniers mois grâce à des financements bon marché en yen.

Ces craintes se sont vite dissipées, permettant à la Bourse de Paris de se redresser. L'instabilité politique en France a toutefois mis l'éteignoir sur la Bourse de Paris, qui a continué de sous-performer.

Le luxe en panne

Le CAC 40 a également souffert de sa composition sectorielle, le luxe représentant un tiers de l'indice. Handicapé par les mauvais résultats de Gucci, Kering a perdu 39,21% tandis que LVMH et L'Oréal ont  respectivement cédé 12,10% et 23,31% dans un contexte de normalisation de la croissance du secteur après le boom post Covid. Décidément insubmersible, Hermès a gagné 21,75% grâce à une croissance bien supérieure à celle de ses concurrents.

Cette année boursière a aussi marquée par le malaise du secteur automobile provoqué par la faiblesse des volumes et la concurrence chinoise dans l'électrique. Parmi tous les plus importants constructeurs automobiles européens, seul Renault n'a pas lancé d'avertissement. Champion du CAC 40 en 2023, Stellantis a dévissé de 40,54% en raison de ses performances opérationnelles décevantes, qui ont conduit au départ de son patron emblématique, Carlos Tavares.

Schneider Electric figure parmi les principales progressions annuelles du CAC 40 malgré le départ inattendu de son directeur général Peter Herweck en novembre. Le groupe français bénéficie son exposition au secteur en plein boom des centres de données. De son côté, Safran a bénéficié du dynamisme de son activité de services (maintenance et réparation) pour les moteurs d'avions. Autre cador du CAC 40 cette année, Saint-Gobain a continué de récolter les fruits de son plan stratégique.

Les tops et les flops de la cote parisienne

Le groupe hôtelier Accor a dominé le CAC 40, indice qu'il a intégré le 18 mars, en remplacement d'Alstom. Accor a bénéficié d'une dynamique opérationnelle favorable, relevant son objectif de revenu par chambre disponible (indicateur clé du secteur) annuel, en juillet. Ce dernier devrait progresser de 4% et 5%. La société a ensuite rehaussé en octobre sa prévision d'excédent brut d'exploitation entre 1,10 et 1,125 milliard d'euros.

Gagnant près de 88%, l'action Alstom a affiché la troisième meilleure performance du SBF 120 depuis le 1er janvier 2024 derrière Medincell et Esso. Le spécialiste du ferroviaire a réussi son come-back boursier après avoir été expulsé du CAC 40 en mars dernier. Il avait enregistré la plus forte baisse de cet indice en 2023 (- 45%) en raison notamment d'un important avertissement sur cash-flow libre. Cette année, Alstom a achevé son plan de désendettement et enregistré de bonnes performances au premier semestre, clos fin septembre, de l'exercice 2024/25.

Lanterne rouge du CAC (hors Vivendi, qui est sorti de l'indice le 23 décembre), STMicroelectronics (-45,55%) a lancé 3 avertissements depuis le 1er janvier et a décalé de 3 ans à 2030 sa cible de 20 milliards de revenus, fin novembre. Cette année, le fabricant de semi-conducteurs a été principalement pénalisé par une demande plus faible que prévu pour ses produits destinés aux secteurs automobile et industriel. Le groupe franco-italien est par ailleurs plus pessimiste sur son activité à plus long terme en raison notamment d'un marché cible moins dynamique que prévu et d'une croissance des véhicules électriques plus faible qu'attendu.

Casino (-98,62%) est le cancre de l'année 2024 au sein de l'indice SBF 120, talonné par le groupe Atos (-96,27%). Le distributeur ne fait plus partie de l'indice depuis le 23 décembre alors qu'il l'avait réintégré en juin à la faveur de sa restructuration orchestrée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Casino a présenté en novembre son nouveau plan stratégique "Renouveau 2028" et entend se recentrer autour de ses enseignes de proximité pour viser l'équilibre en 2026 en termes de cash-flow libre avant frais financiers et dividendes.

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