(AOF) - Dans le vert pour démarrer la semaine, les Bourses européennes ont terminé en net repli lors d’une séance charnière marquée par l'entrée en vigueur des droits de douane imposés par les Etats-Unis au Canada, au Mexique et à la Chine. Le CAC 40, qui s’est hier rapproché de tout près de son record absolu, s’est replié de 1,85% à 8047 points. Sanction encore plus salée pour l’EuroStoxx 50 : -2,86% à 5382 points. Les indices américains sont aussi sous pression avec un Dow Jones en retrait de 1,64% vers 17h45. Le S&P 500 a effacé la totalité de ses gains depuis l’élection de Donald Trump.
L'entrée en vigueur ce mardi des droits de douane imposés par les Etats-Unis au Canada, au Mexique et à la Chine a eu un effet tangible sur les marchés européens. Le secteur auto a été particulièrement touché en raison des chaînes de production transfrontalières des constructeurs. Stellantis a fermé la marche de l'indice CAC 40 alors que les équipementiers, Forvia, Valeo et OPmobility, ont pour leur part terminé en queue du palmarès de l'indice SBF 120.
Ottawa a déjà annoncé mettre en place des surtaxes de 25% sur certains produits américains, pour 155 milliards de dollars canadiens. De son côté, Pékin a riposté en annonçant des droits de douane supplémentaires sur une série de produits américains, dont le poulet, le blé ou encore le maïs.
Ce nouvel acte dans la guerre commerciale est de nature à provoquer l'érosion de la confiance des entreprises et d'alimenter les anticipations de la reprise de l'inflation. Il intervient aussi au même moment où l'administration Trump a décidé de suspendre l'aide militaire à l'Ukraine.
Le discours du nouvel homme fort de la Maison Blanche au Congrès et celui du Premier ministre chinois pour l'ouverture de la session annuelle du Parlement animeront la séance de mercredi tandis que Dassault Aviation, Scor, Bonduelle ou encore Atos feront part de leurs résultats financiers de 2024.
Jeudi, la BCE, réduira, sauf coup de théâtre, d'un quart de point ses taux directeurs.
"Les tensions croissantes dans les relations entre les États-Unis et l'Europe sur les politiques commerciales et de sécurité, ainsi que les défis structurels en matière de croissance, sont les principaux facteurs qui entravent les espoirs d'une reprise économique plus durable dans la zone euro", estime Michael Krautzberger, Global CIO Fixed Income chez AllianzGI.
A Paris, le grand rayon de soleil côté valeurs est venue de Thales qui a atteint de nouveaux sommets dans la perspective d'une augmentation des dépenses militaires et après la publication de résultats 2024 solides. Les valeurs défensives, dont Danone et Sanofi, ont aussi été recherchées.