(AOF) - La devise européenne pourrait bien parvenir à casser sa zone de résistance à 1,052 dollar qu'il n'arrivait pas à franchir en clôture depuis la mi-décembre 2024. L'euro gagne 0,44% à 1,0534 dollar en milieu d'après-midi. La banque japonaise MUFG a indiqué ce matin qu'elle abandonnait sa prévision d'un euro-dollar sous la parité. "Maintenant que le président Trump a mis à exécution sa menace de mettre en place des droits de douane plus perturbateurs, cela augmente le risque qu'il prenne d'autres mesures dans les mois à venir", explique le spécialiste.
Ce dernier justifie aussi sa décision par l'optimisme croissant concernant un accord de cessez-le-feu en Ukraine et l'augmentation significative des dépenses publiques en Europe. Ces développements ont en effet également contribué à soutenir davantage les monnaies européennes.
La progression de l'euro depuis le début de la semaine intervient également alors que les statistiques économiques en provenance des Etats-Unis ont déçu à répétition. Hier, l'indice des directeurs d'achat manufacturier de l'Institute for Supply Management est ressorti à 50,3 en février après 50,9 en janvier, sachant qu'un indice sous 50 signifie une contraction du secteur. Il était attendu à 50,6. La composante " prix payés " est en revanche plus élevée à 62,4 après 54,9 en janvier. Elle était attendue à 56,2.
Commerzbank juge que cette combinaison, "qui a des relents de stagflation", est "très fâcheuse". "Il est peu probable que les nouveaux droits de douane modifient beaucoup le risque d'inflation, alors qu'en même temps ils risquent de rendre la poursuite de la croissance plus difficile si les prix des intrants augmentent de manière significative. Et les énormes suppressions d'emplois prévues dans le secteur public risquent d'aggraver les craintes de stagflation", détaille l'économiste.