(AOF) - Les marchés financiers mondiaux ont connu une troisième journée chaotique alors que Donald Trump se montre inflexible sur les droits de douanes. A l’heure de la clôture en Europe, le président américain a menacé la Chine de 50% de droits de douanes supplémentaires à partir du 9 avril si Pékin ne retire pas les taxes douanières dévoilées vendredi. Le CAC 40 a perdu 4,78% à 6927,12 points après être tombé ce matin à 6 763,76 points.
Le principal indice parisien a perdu près de 11,9% en 3 séances. L'EuroStoxx50 a, lui, cédé 4,61% à 4653,35 points. Aux Etats-Unis, les indices évoluent également dans le rouge, avec un Dow Jones en repli de 2,39% et un Nasdaq Composite, en recul de 1,45%.
La volatilité toujours plus élevée
L'indice de volatilité Vix, qui mesure le degré d'incertitude sur les marchés, a continué de progresser aujourd'hui à près de 50. Il avait dépassé 80 lors de la dernière financière et de la pandémie de Covid.
La séance a été particulièrement difficile en Asie. Les Bourses ont pris de plein fouet la décision chinoise annoncée vendredi à la mi-journée à l'heure européenne de répliquer à l'administration Trump, en imposant des droits de douane de 34% sur tous les produits américains. L'indice Nikkei a plongé de 7,83%, perdant plus de 20% par rapport à ses plus hauts de fin 2024. L'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong, qui comprend en son sein plusieurs grands noms du secteur technologique chinois, a chuté de 12,52%.
La fin de séance en Europe a été marquée par une rumeur de pause de 90 jours pour les droits de douanes, qui a été démentie par la Maison Blanche. Le CAC 40 a ainsi un temps fortement réduit ses pertes.
Donald Trump persiste et signe
Interrogé sur la chute des marchés, Donald Trump a déclaré ce week-end qu'il " ne voulait pas qu'ils baissent, mais que parfois vous devez prendre des médicaments pour soigner quelque chose ". " Nous avons des déficits financiers massifs avec la Chine, l'Union européenne et bien d'autres. Le seul moyen de remédier à ce problème est de mettre en place des droits de douanes, qui font actuellement entrer des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis ", a par ailleurs écrit le président américain sur son réseau social." Il a par ailleurs demandé aujourd'hui une nouvelle fois à la Fed à baisser les taux.
Le patron de JPMorgan, Jamie Dimon s'est inquiété ce lundi de l'impact de la nouvelle politique tarifaire sur les alliances économiques à long terme de l'Amérique.
Barclays : il est trop tôt pour jouer aux héros sur les marchés.
" Les tarifs douaniers réciproques et les représailles sont récessionnistes, l'incertitude politique prolongée maintiendra probablement la pression à la baisse sur les actions jusqu'à ce que Trump fasse marche arrière ", prévient Barclays. " Toutefois, son seuil de tolérance n'est pas connu (les sondages et l'économie restent favorables, alors que la déroute des marchés s'amplifie), tandis que l'inflation limite la marge de manœuvre de la Fed ".
Du côté des valeurs, la baisse a été générale : aucun membre de l'indice CAC 40 n'a échappé à la baisse.