2024 a constitué une année de transition pour les gérants de dette privée dont l’activité a été affectée par le regain d'intérêt des investisseurs pour les actifs cotés. Ils tablent maintenant sur une relance de l’activité liée à la normalisation des taux et cherchent à se différencier en proposant de nouveaux formats et de nouvelles stratégies.
Points clés
- Les sondages récents auprès des institutionnels révèlent un intérêt marqué pour la dette privée.
- Les gérants anticipent un rebond des opérations leur permettant de déployer plus facilement du capital.
- Face à des levées concentrées sur les très gros fonds, les gérants mettent en avant des stratégies différenciantes et misent sur les structures evergreen.
Après un recul lié à la hausse des taux d’intérêt en 2023, l’appétit des investisseurs institutionnels pour les actifs privés semble revenir. « 2023 a été une année en demi-teinte pour la dette privée, mais l’intérêt des investisseurs est revenu en 2024 avec le début d’un engouement fort auprès des particuliers », confirme Cécile Mayer-Levi, responsable de la dette privée chez Tikehau Capital. Pour preuve, la dernière étude publiée par Amundi en collaboration avec Create fin 2024, qui s’appuie sur les réponses de 157 fonds de pension dans le monde représentant 1 970 milliards d’euros d’actifs, indique que ces derniers prévoient d’augmenter leurs allocations aux actifs privés et en particulier à la dette privée. « L’enquête montre que l’intérêt des répondants pour les différentes catégories d’actifs au cours des trois prochaines années varie. La dette privée arrive en tête de liste pour 55 % des répondants, les prêts directs, le financement d’actifs réels et les “distressed debts” étant les plus prisés », confirme l’étude. La dette privée présente en effet des avantages : elle s’appuie sur une structure à taux flottant calée en Europe sur l’Euribor 3 mois, plus une prime dite d’illiquidité ou de complexité. Les rendements offerts suivent par conséquent l’évolution des taux d’intérêt, tout en proposant un surcroît de performance par rapport aux obligations classiques.
Malgré cela, la hausse forte et rapide des taux d’intérêt avait conduit à une réallocation en 2023 des...