Malgré la correction enregistrée sur la place de Paris à la suite de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les marchés actions et en particulier ceux de la zone euro ont enregistré un bon semestre. Si les perspectives restent positives, l’incertitude politique va peser sur les actions de la zone euro et américaines, tout au long du deuxième semestre, un scénario du pire sur le marché parisien n’étant pas totalement à exclure.
Points clés
- Les actions au niveau mondial ont délivré une performance moyenne de près de 10 % au premier semestre.
- Cette performance était inattendue et a été portée à la fois par des valeurs de croissance et par des valeurs décotées comme les financières.
- La politique rend les perspectives plus incertaines au deuxième semestre alors que l’économie semble se stabiliser.
- Les gérants privilégient l’Europe au deuxième semestre, mais sont attentifs aux valorisations et se veulent flexibles dans un contexte où ils prévoient une forte volatilité.
La performance des marchés actions a été inattendue sur le premier semestre. Alors que les gérants étaient plutôt prudents fin 2023 et début 2024 sur les actifs à risque et ont privilégié le monétaire, les obligations souveraines et le crédit bien noté, ce sont les actions qui ont délivré l’une des meilleures performances du premier semestre. A fin mai, l’indice MSCI World avait généré une performance de 9,77 % et le MSCI ACWI un gain de 9,11 %. Le premier reflète l’évolution boursière des grandes capitalisations des pays développés et le second les grandes et moyennes capitalisations des pays développés et émergents. Une évolution liée au scénario « boucle d’or » ou de « l’atterrissage en douceur » : la croissance a résisté malgré la hausse des taux d’intérêt et l’inflation régresse. A cela s’ajoute un véritable engouement autour du potentiel de l’intelligence artificielle, en témoignent les fortes valorisations du secteur des semi-conducteurs.
Une zone euro qui dépasse les attentes
Tous les marchés n’ont cependant pas été logés à la même enseigne. Ainsi, la zone euro s’est-elle particulièrement bien comportée. Les actions de la zone avaient délivré au 21 juin une performance depuis le début de l’année de 8,53 %, selon l’indice Eurostoxx 50. Pour les gérants, l’explication relève là encore de la conjoncture macroéconomique. « La croissance économique mondiale a bien résisté, tandis que l’inflation a commencé à refluer, par conséquent, la Banque centrale européenne (BCE) a pu commencer à diminuer ses taux d’intérêt...