Des émetteurs aux fondamentaux de crédit robustes, un faible taux de défaut anticipé, des niveaux de portage attrayants : le segment des obligations d’entreprises des pays émergents ne manque pas d’arguments pour attirer les investisseurs en quête de rendement. Romain Lacoste, gérant du fonds Axiom Emerging Markets Corporate Bonds d’Axiom Alternative Investments, explique de quelle manière aborder ce marché complexe.

Pourquoi s’intéresser aux marchés obligataires corporate émergents ?
On constate que ces marchés sont inefficients pour des raisons diverses : émetteurs peu suivis, importantes disparités d’une région à l’autre en raison de la part élevée d’investisseurs locaux, etc. Les gestions actives comme la nôtre peuvent donc tirer parti de ces disparités de valorisation qui ne sont pas liées à des éléments fondamentaux pour créer de l’alpha.
A l’heure actuelle, le high yield corporate émergent offre un surplus de rendement par rapport au high yield corporate américain, alors même que la dynamique souveraine est en amélioration dans de nombreux pays et que les fondamentaux des entreprises locales sont meilleurs qu’aux Etats-Unis. Le ratio dette nette/Ebitda moyen est actuellement de 2,4 fois (contre 3,5 aux Etats-Unis), ce qui est inférieur aux niveaux pré-Covid, et le taux de défaut est bas (moins de 2 % attendus en 2025 pour le J.P. Morgan CEMBI Broad Diversified High Yield). Compte tenu des niveaux actuels de taux et de spreads, le high yield corporate émergent offre des niveaux de portage intéressants. Le rendement du fonds ressort d’ailleurs à 9,5 % en dollars (7,6 % en euros)1.
Quelle approche préconisez-vous pour investir sur ces marchés ?
De notre point de vue, l’analyse fondamentale doit occuper une place centrale. Une étude fine des émetteurs s’impose pour bien comprendre les dynamiques qu’ils suivent et pour identifier ceux qui affichent un profil de crédit solide leur permettant de rembourser leur dette ou de trouver des sources alternatives de financement en toutes circonstances. Notre gestion suit par conséquent une approche bottom-up basée sur l’analyse crédit menée en interne. Notre fonds cible, au sein des pays exposés à des problématiques économiques ou politiques, les entreprises qui ont un profil de crédit solide. De nombreux émetteurs sont limités par la notation souveraine de leur pays d’appartenance et sont donc considérés comme high yield, alors même que leurs fondamentaux sous-jacents, de bonne qualité, suggèrent des notations de crédit supérieures, un cas de figure fréquent en Amérique latine.
Cela étant, nous suivons également avec une grande attention les évolutions de l’environnement macroéconomique et politique au niveau des souverains, car elles impactent directement les valorisations des obligations corporate, même lorsque les fondamentaux des émetteurs sont bons. Aussi, nous évitons les pays à risque, à moins que la détérioration de l’environnement soit déjà intégrée dans les valorisations et que la trajectoire soit en voie d’amélioration.
Pour éviter le risque lié aux fluctuations des devises locales, nous n’investissons que dans des instruments de dette émis en devises dures (principalement le dollar) et nous privilégions les émetteurs dont les revenus sont libellés en dollars ou indexés sur la devise américaine. C’est le cas dans le domaine de l’exportation de matières premières, pour les infrastructures (aéroports, ports) et pour les services publics (électricité).
Quelles opportunités identifiez-vous actuellement sur ce segment ?
Nous restons vigilants face à l’incertitude introduite par la nouvelle administration Trump, vecteur de volatilité. Néanmoins, dans le cadre des mesures tarifaires annoncées lors du « Liberation Day », la plupart des pays d’Amérique latine et la Turquie, qui sont sujets au tarif minimum de 10 %, ont été relativement épargnés. Nous pensons que la majorité des pays émergents (hors Chine) seront enclins à négocier rapidement des accords commerciaux pour arriver à une solution bénéfique avec les Etats-Unis, afin de préserver leur économie, et que les Etats-Unis seront prêts à négocier de manière constructive avec ces pays du fait de leur importance moindre en termes de déficit commercial. Nous continuons de penser que le Mexique, compte tenu de l’intégration importante de son industrie – notamment automobile – avec les Etats-Unis et de la complémentarité des deux économies, pourrait bénéficier d’un positionnement privilégié sous réserve qu’il s’aligne sur les objectifs stratégiques de la nouvelle administration Trump et qu’il ne devienne pas une porte d’entrée des produits chinois vers le marché américain.
Dans ce contexte, les valorisations redeviennent attractives pour de nombreux émetteurs, ce qui nous incite à ajuster graduellement notre positionnement en investissant une partie de nos liquidités et en allongeant progressivement la duration de notre exposition crédit, en ciblant essentiellement des obligations ayant fortement corrigé, des entreprises aux fondamentaux solides, peu endettées, et disposant d’une bonne liquidité ; des secteurs défensifs : infrastructures, utilities ou encore producteurs de minerais précieux qui bénéficient de prix exceptionnellement élevés ; des pays moins exposés aux mesures tarifaires, ou pour lesquels un accord bilatéral semble rapidement envisageable. A ce titre, nous avons déjà commencé à augmenter notre exposition à l’Inde, un pays auquel nous étions peu exposés (moins de 1 % du portefeuille) et qui constitue l’opportunité la plus claire selon nous dans le marché actuel à la suite du sell-off sur le pays.
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