Longtemps fer de lance des groupes bancaires français, l’activité de détail affiche des résultats plus contrastés ces dernières années. Selon le cabinet Kearney, les établissements français souffrent d’une moindre rentabilité du segment retail que leurs homologues européens.
« Point de rupture », « décrochage vis-à-vis de ses voisins européens », « zone de fortes turbulences »… Le cabinet de conseil en stratégie Kearney ne mâche pas ses mots dans sa dernière étude consacrée aux banques de détail françaises. Celles-ci ont vu leur poids dans les revenus des groupes chuter de 5 points entre 2015 et 2024, pour atteindre 37 % du produit net bancaire (PNB) total, soit 56,7 milliards d’euros. Si les revenus sont relativement stables sur la période, les banques ont enregistré une baisse de près de 3 milliards d’euros depuis la remontée des taux d’intérêt en 2022, en lien avec le pincement de la marge nette d’intérêt. L’activité de détail a en effet été confrontée à une hausse rapide du coût de l’épargne réglementée, alors que la revalorisation des crédits immobiliers, accordés à taux fixes, n’a pu être aussi marquée.
Les activités de détail, qui ont longtemps fait la force des cinq principaux groupes français, ont vu leur part dans les résultats reculer de 21 points depuis 2015, soit une part moyenne de 26 % dans la marge totale des banques. La croissance des autres métiers bancaires, notamment la banque de financement et d’investissement, combinée à des revenus stables dans la banque de détail, explique en partie ce constat.
Concurrence sur les paiements, le crédit et l’épargne
Parallèlement, le coefficient d’exploitation des établissements français s’est détérioré sur la période, passant de 66 % à 70 %. Les banques ont été pénalisées par un effet ciseau négatif, avec des coûts en hausse de 12 % entre 2015...