Créées après la crise financière de 2008-2009 pour renforcer la solidité des banques, les obligations subordonnées financières offrent aujourd’hui des rendements attractifs. Elles sont également portées par la qualité des émetteurs européens dont les notations se sont améliorées et par des volumes d’émissions en hausse depuis le début de l’année.
Points clés
- Les obligations subordonnées financières affichent un couple rendement/risque attractif porté par la bonne santé des banques et des notations qui s’améliorent.
- Malgré leur complexité et l’existence de risques spécifiques, ces instruments ont démontré leur capacité à rebondir après des chocs de marché.
- La gestion active est privilégiée, les gérants mettant l’accent sur les émetteurs les plus solides et misant sur des arbitrages géographiques ou de devises.
Depuis le début de l’année, les obligations financières subordonnées séduisent les investisseurs. Ces instruments – dits Tier 1 ou Tier 2 selon leur positionnement dans le bilan des institutions financières (voir encadré) – bénéficient d’un marché primaire très dynamique. Ainsi au mois de mai 2025, la banque allemande Commerzbank a-t-elle réussi à lever quelque 50 millions d’euros à 6,625 %, avec un carnet d’ordres couvert près de 10 fois ! Pour les gérants et les investisseurs institutionnels aussi, le couple rendement/risque de ce type d’instruments est actuellement très attractif.
« Les obligations Tier (ou AT1) qui sont généralement comparées aux obligations notées High Yield offrent un rendement deux fois supérieur depuis le début de l’année aux obligations notées Investment Grade (IG), explique Thibault Colle, gérant obligataire chez UBP. Au 9 juin, la performance moyenne des obligations subordonnées financières en euros depuis le 1er janvier était de 3,1 % contre 1,55 % pour les obligations notées IG. » La comparaison avec les titres notés en catégorie High Yield est également avantageuse. « Le marché du High Yield en euros a délivré quant à lui entre le 1er janvier et le 9 juin 2025 une performance de 2,7 %, poursuit Thibault Colle. Les investisseurs institutionnels utilisent ainsi ces titres pour diversifier et optimiser leur portefeuille de crédit. » Les autres catégories de subordonnées offrent aussi un surcroît de rendement par rapport au souverain. « Les spreads...