L’arme des taux négatifs connaît actuellement un succès grandissant. Après la BCE, la Banque nationale suisse ou encore sa consoeur danoise, la Banque centrale du Japon vient en effet d’abaisser son taux de dépôt en territoire négatif pour la première fois de son histoire. Une stratégie qui se traduit par des effets tangibles sur les marchés financiers. «S’il y a eu des exemples de taux négatifs dans le passé, comme en Suisse dans les années 1970, le caractère nouveau réside dans le fait que ceux-ci se propagent désormais dans les taux de marché», a insisté l’économiste Michel Aglietta, lors de la présentation par l’Institut Messine d’un recueil consacré à cette thématique. Ainsi, l’équivalent de 5 500 milliards de dollars d’obligations souveraines offre déjà aujourd’hui, au niveau mondial, un rendement négatif selon la Banque des règlements internationaux.
Une situation dont les entreprises profitent également. «Même si Veolia ne dispose “que” d’une notation BBB, dans le milieu de catégorie investment grade, nous parvenons actuellement à nous financer via notre programme de billets de trésorerie avec un rendement inférieur à zéro sur des maturités allant jusqu’à six mois, témoigne Philippe Capron, directeur général adjoint en charge des finances du groupe. Nous venons ainsi d’emprunter 3 milliards d’euros et, sur ce montant, nous allons gagner 50 points de base !»