Le déficit extérieur français a continué de reculer en 2024 pour atteindre 10,5 milliards d’euros, contre 40,6 milliards d’euros en 2023, revenant à un niveau légèrement inférieur à celui de 2016, grâce à la fois à une hausse des exportations et à une baisse des importations. Dans son dernier rapport sur la compétitivité française, Rexecode note ainsi que le déficit de la balance commerciale est en repli de 16,8 milliards d’euros par rapport à 2023, à 59,4 milliards d’euros selon les données de la Banque de France, grâce notamment à la réduction de 10 milliards de la facture énergétique. De plus, la France a été largement exportatrice de services avec un excédent de 48,9 milliards d’euros, contre 35,5 milliards d’euros en 2023, soit plus du double de son niveau de 2019 (22,8 milliards). Les services financiers et de « voyages » ont été les principaux contributeurs à hauteur de 16,3 et 15,8 milliards d’euros.
En revanche, la France reste très importatrice de produits manufacturés : ils ont alourdi de 40 milliards d’euros le déficit commercial en 2024. Néanmoins, la part des importations a diminué depuis mi-2022 et la crise inflationniste, sous l’effet d’un ralentissement des dépenses de consommation des ménages et de l’investissement des entreprises. Plus globalement, le cabinet note qu’un rééquilibrage est en cours depuis la crise sanitaire, le déficit se creusant pour les biens, en dépit d’une embellie l’année dernière, quand l’excédent s’accroît pour les services.
Malgré cette amélioration, la France se distingue de ses voisins européens par le maintien d’un solde déficitaire de ses échanges de biens et services. En 2024, le solde français, corrigé des variations de prix, était de -0,8 % de PIB contre 5,7 % pour l’Allemagne, 3,2 % pour l’Italie et 3 % pour l’Espagne selon les données d’Eurostat et des comptes nationaux compilées par Rexecode. De plus, la part des exportations françaises au sein des exportations totales de la zone euro recule encore à 13 % en 2024 contre près de 18 % au début des années 2000.
L’Hexagone reste en effet pénalisé par « une perte de compétitivité prix » pour l’exportation de biens manufacturés, estime Rexecode. Même si la réduction de la fiscalité sur la production ces dernières années a bénéficié à l’industrie, la situation risque de se dégrader à nouveau avec la diminution des allègements des cotisations sociales, le report de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et la surtaxe d’impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises prévues dans la loi de finances pour 2025. Autant de mesures qui constituent, selon Rexecode, « une menace pour l’attractivité de la France ».