Contentsquare, entreprise créée en 2012 et spécialisée dans l’analyse des comportements en ligne, vient de lever 587 millions d’euros, dont 200 millions sous forme de dette. Cette opération, qui valorise la société 5,6 milliards d’euros, constitue le deuxième plus gros tour de table de l’histoire de la French Tech, après celui de 600 millions d’euros bouclé par le spécialiste des NFT Sorare en septembre 2021. Elle est par ailleurs la onzième levée de plus de 150 millions réalisée au premier semestre 2022, au même titre que celles de Doctolib, Qonto et Ecovadis, de respectivement 500, 486 et 479 millions d’euros. Jamais l’écosystème technologique n’avait enregistré autant de levées d’ampleur au cours d’un seul semestre. Ces dernières contribuent très fortement à doper le montant total levé par les start-up françaises depuis janvier, d’environ 9,5 milliards d’euros. Si cette performance est louable, elle ne masque pas certaines lacunes de la French Tech. D’abord, la plupart de ces levées, à l’instar de celle de Contentsquare emmenée par le fonds anglo-saxon Sixth Street, restent structurées en très grande partie grâce à des investisseurs étrangers. Ensuite, si les levées d’ampleur progressent, il n’en va pas de même des sorties réalisées par les investisseurs, en baisse de moitié sur un an, à 2 milliards d’euros. Enfin, les trois-quarts des « techs » françaises cotées à Paris ces dernières années ont réalisé des contreperformances en Bourse.