Après des performances satisfaisantes en 2023 et 2024, le marché offre encore des opportunités.
Même si ses performances restent en deçà de celles du marché américain, en raison d’un mini-krach l’été dernier, le marché japonais a tout de même monté de 20 % en 2024 ; et ce après un gain de 28 % en 2023, les investisseurs ayant profité d’une série de mesures favorisant le retour à l’actionnaire. Post-Abenomics (préceptes économiques de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe), plusieurs plans impulsés par les autorités se sont en effet succédé, visant à rendre la cote japonaise toujours plus attractive, notamment pour les investisseurs internationaux. Parmi les plus emblématiques, le Revised Stewardship Code (2020), mais aussi le Tokyo Stock Exchange (TSE) Request en 2023 suivi du TSE Enhanced Disclosure en 2024, dont l’objectif était d’exclure de la cote les sociétés inactives face à un price-to-book ratio inférieur à un. Ces mesures ont permis de dépoussiérer la gouvernance des entreprises du pays et de rendre aux actionnaires l’abondante trésorerie endormie dans les comptes de ces dernières. Les « M&A guidelines » de 2023 ont également porté leurs fruits : l’an dernier, le Japon a connu un niveau record de 100 offres de rachat avec une prime moyenne de 39 %.
Aujourd’hui, alors que les grands industriels exportateurs du pays, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’acier ou de l’électronique, redoutent de faire les frais de la nouvelle politique américaine de droits de douane, le Japon continue d’offrir des opportunités d’investissement, estime Sunny Romo, investment director des fonds d’actions japonaises chez M&G, un asset manager dont les encours atteignent 11,9 milliards d’euros sur la classe d’actifs. « Avec 8 % de CAGR (compound annual growth rate, ou taux de croissance annuel moyen, ndlr) et le rendement offert par les dividendes et les rachats d’actions, nous attendons une croissance potentielle de 15 % sur les actions japonaises », précise la gérante. Parmi les éléments de soutien, l’activisme toujours croissant des fonds de private equity, qui ont racheté, rien que l’an dernier, pour 1 000 milliards de yens d’actifs. Gestionnaire pratiquant le stock picking sur ce marché, M&G souligne aussi que la cote japonaise regorge d’exemples de mutations industrielles réussies, à l’instar de Nikkon : face au déclin de l’argentique, le groupe a su se réorienter vers les équipements pour medtechs. Un business de croissance à en juger par les chiffres : l’entreprise affiche 31 % de CAGR sur quatre ans contre 17 % pour le Nasdaq.