En 2020, les encours des fonds UCITS, gérés activement ou passivement, ont progressé à un rythme soutenu de 7,4 %, pour atteindre 8 842 milliards d’euros selon les chiffres compilés par l’Investment Company Institute (ICI), une association représentant l’industrie des fonds à l’échelle internationale. Les fonds européens ne semblent donc pas avoir durablement pâti de la forte baisse des marchés du printemps. « En mars 2020, la décollecte des fonds UCITS gérés activement a atteint 45 milliards d’euros pour les actions et 118 milliards pour les obligations, ce qui reste modeste au regard de l’ampleur de la chute des marchés : ces sorties ne représentent respectivement que 2,3 et 5,3 % de l’encours des fonds », observe Shelly Antoniewicz, senior director, Industry & Financial Analysis chez ICI. La collecte s’est ensuite redressée et a atteint 453 milliards d’euros sur l’année, toute classe d’actifs confondue. « La demande pour les fonds actions a été particulièrement forte depuis novembre 2020 et le début des plans de vaccination », poursuit l’économiste. De son côté, la gestion passive (ETF et fonds indiciels) connaît une dynamique similaire, avec une collecte sur l’année de 122 milliards d’euros malgré le trou d’air de mars.
Le marché américain des fonds, porté par les très bonnes performances boursières, résiste, lui aussi, particulièrement bien à la crise : les encours progressent au total de 13,1 % sur l’année. Toutefois, à la différence de l’Europe, la croissance ne profite qu’à la gestion passive. Cette dernière collecte en net 342 milliards de dollars sur l’année, quand les « mutual funds » actifs subissent des sorties de 386 milliards. Une tendance loin d’être nouvelle. « Cumulée sur les dix dernières années, la décollecte des fonds actions gérés activement correspond presque parfaitement à la collecte des fonds passifs et ETF : sur la décennie, près de 2 000 milliards de dollars sont sortis des premiers et l’équivalent est entré sur les seconds », souligne Shelly Antoniewicz. La gestion passive pèse désormais lourd sur les marchés : ICI a ainsi calculé qu’elle représente 14 % de la capitalisation des Bourses américaines, contre 7 % en 2010. Parallèlement, la part des gestions actives est passée de 19 à 14 % et celle de l’ensemble des autres investisseurs, hors gestion collective donc, de 74 à 72 %. Avec un poids de 7 % pour la gestion active et de 3 % pour la gestion passive, la gestion collective européenne est encore loin de ces niveaux. S.L.