Décédé le 13 septembre dernier, Jean-Paul Gauzès était peu connu de la communauté financière. Il faisait pourtant partie de ces hommes politiques – plutôt rares – capables de s’intéresser à des sujets financiers très techniques, comme celui des normes comptables, au nom du bien collectif.
Nommé en 2016 à la tête de l’Efrag, le groupe consultatif européen sur l’information financière chargé de conseiller la Commission européenne sur les normes IFRS, cet ancien député européen et élu de la région Haute-Normandie en avait revu l’organisation à deux reprises : d’abord suite au Brexit, pour renforcer son indépendance intellectuelle, puis en y ajoutant un pilier durabilité. Car c’est également sous sa houlette que cette structure a été chargée par la Commission de réfléchir à la mise en place de normes extra-financières et de rédiger un projet de texte qui allait servir de support à la directive CSRD. Ce projet devait à la fois refléter les objectifs de l’Europe en matière de finance durable, mais aussi mieux veiller aux intérêts européens que cela n’avait été le cas avec les normes IFRS. Une mission accomplie avec pragmatisme et lucidité par Jean-Paul Gauzès, pour qui disposer de normes extra-financières propres était une condition indispensable à la réussite du Green Deal européen.
