A deux mois de la fin du pacte d’actionnaires liant Nestlé et la famille Bettencourt au capital de L’Oréal, les rumeurs enflaient sur l’avenir de leur participation respective. Si la prise de contrôle du spécialiste des cosmétiques par le groupe suisse a un temps été évoquée, les analystes envisageaient au début de la semaine dernière un rachat de l’ensemble des parts de ce dernier par L’Oréal. Finalement, l’opération annoncée cette semaine est de moindre envergure puisqu’elle se limite à l’acquisition par le groupe de 8 % de son capital détenu par Nestlé. Ce pourcentage a notamment été calibré pour éviter à la famille Bettencourt Meyers de dépasser le seuil de déclenchement d’une opération publique d’achat (OPA) sur l’ensemble des titres qu’elle ne possède pas. En effet, les actions rachetées par L’Oréal ont vocation à être annulées, faisant mécaniquement monter la participation de la famille fondatrice du groupe de 30,6 % à 33,31 % du capital, tandis que celle de Nestlé sera ramenée de 29,4 % à 23,29 %. Or, depuis février 2011, le Code monétaire et financier a abaissé le niveau de déclenchement d’une OPA de 33,33 % à 30 % du capital, un niveau inférieur à la participation de la famille Bettencourt Meyers. Mais celle-ci a bénéficié lors de l’entrée en vigueur de la réforme, de la clause «de grand-père» permettant aux actionnaires de sociétés françaises qui détenaient alors entre 30 % et 33,33 % du capital de maintenir leur part sans avoir à céder de titres. «Ils ne doivent pas non plus lancer d’OPA s’ils augmentent leur participation… à condition de rester en dessous de l’ancien seuil», explique un avocat. Une limite que la famille fondatrice de L’Oréal a donc pris bien soin de ne pas franchir.
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