Alors que la majorité des économistes prévoyaient un affaissement des marges des entreprises en 2023, après leur envolée en 2022 dans certains secteurs (énergie, agroalimentaire), le taux de marge a, au contraire, augmenté encore l’an dernier en France, selon les calculs de l’Insee. L’excédent brut d’exploitation (EBE) a représenté 32,7 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières, en hausse d’un point par rapport à la moyenne de 2022. Le niveau le plus élevé a été atteint au cours du deuxième trimestre de 2023, à 33,3 %. Attendu en baisse, le taux de marge est resté très élevé tout au long de 2023 dans la branche « énergie, eau, déchets », l’EBE représentant 75 % de la valeur ajoutée au troisième trimestre (contre 59 % fin 2021). Pour les industries agroalimentaires, où là aussi un recul était attendu, le taux de marge s’est stabilisé à 48 % au troisième trimestre 2023, alors qu’il était de 29 % au premier trimestre 2022…
Une seule branche se distingue au contraire par la faiblesse de ses marges, c’est celle des services financiers (banques, assurances). Le taux marge, qui s’établissait à 24 % début 2021, est tombé au troisième trimestre de 2023 à… 8 %. Il faut voir là l’effet massif du coût de la ressource bancaire en France, avec notamment la hausse de la rémunération du livret A, tandis qu’à l’actif, le rendement des prêts bancaires à taux fixes n’a que très peu augmenté, en proportion du bilan.