Autoroutes du sud de la France (ASF), Danone, La•Poste, Air Liquide et RCI Banque ont profité de la réouverture du marché corporate euro le 22 août, pour réaliser des émissions obligataires. Ces entreprises ont levé près de 4 milliards d’euros, soit, à elles seules, environ 20 % des montants collectés sur ce marché au cours de la période. Si elles ont réussi à boucler leurs opérations dans un contexte difficile perturbé par l’inflation, ces sociétés ont, sans surprise, vu leur coût de financement augmenter significativement. Par exemple, le coupon versé par Danone entre sa précédente émission, de 700 millions d’euros et de maturité neuf ans réalisée en novembre 2021, et sa dernière émission, de 600 millions d’euros et de maturité dix ans, a crû de 0,52 % à 3,071 %. De leur côté, les entreprises françaises de la catégorie spéculative continuent de déserter le marché obligataire en cette rentrée. Quelle que soit leur notation, les émetteurs corporate français doivent s’attendre à une fin d’année difficile. Selon la recherche crédit de Société Générale CIB, les taux devraient atteindre leur plus haut à la fin du troisième trimestre – le midswap cinq ans pourrait atteindre 2,70 % à cette date•–, avant de diminuer légèrement mais de continuer à évoluer à des niveaux élevés (le midswap cinq ans est attendu à 2,50 % au quatrième trimestre, selon SGCIB). La banque anticipe par ailleurs une augmentation des spreads de crédit jusqu’à fin décembre au moins.