Le constat est inquiétant pour la Place de Paris : selon l’indice Xinhua Dow Jones, qui mesure la compétitivité des centres financiers, celle-ci se positionne désormais au 8e rang international, alors qu’elle figurait, en 2010, en 5e position. Une perte d’attractivité qui a conduit Paris Europlace à engager une nouvelle fois une réflexion afin d’inverser cette tendance. Comme toujours, la priorité de l’association représentant les banques, les investisseurs et les émetteurs concerne un assouplissement rapide de la fiscalité. «Le cadre fiscal hexagonal nuit à l’attractivité de la Place car le niveau élevé des charges dissuade à la fois les institutions financières et les entreprises de s’implanter sur le territoire, et les talents d’exercer en France, affirme Séverin Cabannes, directeur général délégué de la Société Générale. S’agissant de ce dernier point, nous avons par exemple mesuré que les charges fiscales et sociales versées par un employeur sur un salaire brut de 75 000 euros étaient 33 % plus élevées en France qu’au Royaume-Uni – qui abrite la première place financière en Europe –, tandis que le salarié français payait, pour sa part, 18 % de plus que son homologue britannique.»
L’autre grief de Paris Europlace concerne la mise en place de la taxe sur les transactions financières à l’échelle européenne. «D’une part, il est prévu qu’elle entre en vigueur uniquement dans onze pays européens, dont la France, ce qui va créer des distorsions de concurrence par rapport aux autres Places qui ne devront pas la payer, poursuit Séverin Cabannes. D’autre part, l’Italie, qui l’avait récemment instaurée, a fait marche arrière en raison de la chute des volumes de transactions que cette imposition avait entraînée.» L’association attend des mesures concrètes de la part du gouvernement dès le projet de loi de finances pour 2015.