La proposition de loi sur l’attractivité de la France déposée le 12 mars dernier vise à accroître les capacités de financement des entreprises en France en facilitant notamment leur accès aux marchés financiers. La possibilité d’émettre des actions préférentielles, et plus particulièrement des actions à droit de vote multiple, pourrait faire son apparition dans le droit français des sociétés cotées.
Avec la proposition de loi sur l’attractivité de la France déposée le 12 mars dernier par le député Renaissance Alexandre Holroyd, le camp présidentiel s’est fixé un objectif clair : accroître les capacités de financement des entreprises en France en facilitant notamment leur accès aux marchés financiers. Pour cela, il est prêt à faire sauter un tabou en introduisant la possibilité d’émettre des actions préférentielles, et plus particulièrement des actions à droit de vote multiple, dans le droit français des sociétés cotées. « Le but est d’offrir plus de latitude aux fondateurs de start-up qui envisagent une introduction en bourse, mais craignent de perdre le contrôle de leur entreprise à cette occasion, indique Fabienne Kerebel, avocat counsel au sein du cabinet Ginestié Paley-Vincent. Avec cet instrument, ils pourront conserver plus facilement la majorité des droits de vote dans les assemblées générales ordinaires, comme c’est déjà le cas à Amsterdam et ça le sera, demain, à Francfort. »
Le législateur suit ainsi les recommandations formulées par le Haut Comité juridique de la place financière de Paris deux ans plus tôt, en posant toutefois certains garde-fous : ce droit de vote multiple serait limité à dix ans, renouvelable cinq ans, et il y aurait par ailleurs un nombre maximum de 10 droits de vote par action. « En outre, et sans que cela soit dit clairement, il s’agirait d’une action de préférence nominative, dans la mesure où sa cession conduirait à sa conversion en action ordinaire », souligne l’avocat. En engageant la procédure accélérée, le gouvernement espère un vote d’ici la fin du printemps. Le texte passera en Commission le 3 avril prochain.