De l’importance d’un bon « policy mix »

Publié le 20 octobre 2022 à 10h32

Laetitia Baldeschi    Temps de lecture 2 minutes

Il est intéressant de se pencher sur l’aventure récente du Royaume-Uni, les marchés financiers venant de traverser plusieurs semaines de forte volatilité. Cela a fait suite à une cacophonie monumentale entre le gouvernement et la banque centrale. Le nouveau gouvernement de Liz Truss a annoncé un collectif budgétaire massif, de l’ordre de 7 points de PIB, non financé, incluant entre autres des allègements d’impôts pour les entreprises. Cette annonce était d’autant plus incongrue que la banque centrale, en charge de la stabilité des prix, a presque au même moment annoncé devoir freiner la demande pour calmer les pressions inflationnistes, en poursuivant le relèvement de son taux directeur, mais surtout en annonçant la réduction de la taille de son bilan par ventes sèches de titres accumulés pendant la pandémie. Cette contradiction dans le « policy mix » britannique a été immédiatement sanctionnée par les marchés. La livre sterling s’est trouvée sous pression et les taux longs ont explosé à la hausse. La banque centrale a été contrainte d’inverser la vapeur et de procéder non pas à des ventes mais à des achats nets de 19 milliards de livres sterling de titres publics. Puis, après de multiples tergiversations, le ministre des Finances a été remplacé,  le collectif budgétaire largement remanié à la baisse… avant que la première ministre Liz Truss ne soit finalement acculée à la démission. L’incohérence dans la gestion de la politique économique aura eu un coût certain en termes de crédibilité pour la Banque d’Angleterre,mais plus élevé encore pour le nouveau gouvernement de sa majesté le Roi.

Laetitia Baldeschi Responsable des études et de la stratégie ,  CPR Asset Management.

Laetitia Baldeschi est responsable des études et de la stratégie chez CPR Asset Management.

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