Des conditions de financements plus favorables ?
Au troisième trimestre, les banques de la zone euro n’ont pas encore assoupli leurs conditions d’octroi de crédit aux entreprises. Mais il n’y a presque plus de durcissement, en particulier pour les PME. Les banquiers constatent que les conditions de liquidité et leur accès au refinancement s’améliorent globalement, alors que les perspectives économiques – et par conséquent de risque de défaut des emprunteurs potentiels – sont moins sombres qu’au premier semestre. La distribution de crédit reste néanmoins atone, en partie parce que la demande reste faible. Les sondés estiment toutefois qu’elle devrait commencer à se redresser. La bonne nouvelle de cette enquête est, d’ailleurs, dans la partie «perspectives» : pour la première fois depuis le début de la crise financière, les banquiers envisagent d’assouplir les conditions d’octroi de crédit aux entreprises ces prochains mois.
Certes, de nombreux facteurs de fragilité perdurent. L’incertitude sur les modalités et le calendrier de mise en place de l’union bancaire pourrait peser sur le comportement des banques ces prochains mois. De plus, l’amélioration de la conjoncture devrait rester modérée et très progressive, de quoi entretenir la prudence des banques. Ces dernières devraient aussi rester particulièrement attentives aux risques qu’elles prennent dans les derniers mois de l’année : la revue de qualité des actifs et les prochains stress tests seront menés sur leur bilan de fin d’année.
Dans ce contexte, la récente baisse des taux directeurs et, si nécessaire, de nouvelles mesures d’assouplissement de la politique monétaire devraient amplifier l’amélioration des conditions de financement bancaire des entreprises.
Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.