Euroland, compter sur l’investissement ?
Eurostat nous a récemment appris que l’investissement a rebondi de manière significative en début d’année. Il a enregistré sa plus forte croissance depuis le deuxième trimestre 2013, fournissant sa plus importante contribution à la croissance totale du PIB depuis début 2011. Ce rebond de l’investissement peut-il se poursuivre, voire s’amplifier ?
Plusieurs éléments permettent de l’espérer. D’abord, la profitabilité des entreprises se redresse. Le mouvement est lent et très progressif, mais il s’est confirmé en début d’année. Or la relation statistique entre profitabilité des entreprises et leur taux d’investissement est solide. De plus, même si «l’alignement des planètes» n’est plus aussi favorable qu’à la fin du premier trimestre, les conditions monétaires et financières restent particulièrement accommodantes. Les taux d’intérêt, en particulier, restent historiquement bas sur l’ensemble des échéances, et la dernière livraison de l’enquête trimestrielle de la BCE sur les conditions de crédit montre que les banques sont plus enclines à prêter, notamment aux entreprises.
Par ailleurs, les capacités de production ne sont plus que modérément excédentaires dans l’industrie et, surtout, les conditions sont réunies pour que ressortent des tiroirs des investissements de remplacement et/ou de modernisation «gelés» ces dernières années. Enfin, la conjugaison de taux d’intérêt très bas et d’un regain de confiance des ménages soutient l’investissement de ces derniers en logement.
Au total, l’investissement devrait rester un moteur de la croissance en zone euro ces prochains mois, même si son accélération ne devrait être que très progressive.
Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.