Expansion de multiples, et après ?
Si, au cours des trois dernières années, l’évolution en devises locales du S&P 500 et de l’Eurostoxx a été semblable, avec une progression de près de 60 %, la nature de la hausse diffère assez largement.
Alors qu’aux Etats-Unis elle est le fruit pour deux tiers d’une expansion du PE, et d’un tiers de la croissance des résultats, en Europe, elle ne résulte que d’un accroissement de multiples. A ce stade, l’action de la Banque centrale européenne a permis d’éviter la dislocation de la zone, mais l’absence de réformes structurelles n’a pas permis d’améliorer substantiellement les perspectives de croissance des résultats.
A court terme, les baisses combinées de l’euro et du pétrole permettent de conserver une vue constructive sur les marchés d’actions européens. Cependant, avec un PE de 16 fois les résultats de l’année en cours, l’expansion de multiples est vraisemblablement proche de la fin. Si elle peut se poursuivre légèrement, compte tenu du niveau des taux européens, la remontée prochaine des taux américains pourrait provoquer un début de compression.
L’absence de sélectivité qui a prévalu dans cette phase favorisant la gestion passive devrait maintenant être plus favorable à la gestion active. Il convient à nouveau de favoriser les sociétés offrant un réel potentiel de croissance du chiffre d’affaires et/ou des marges, seule garantie de la capacité à générer résultats et dividendes sur la durée. A ce titre, le secteur technologique semble particulièrement intéressant, dans la mesure où la performance 2014 ne reflète que partiellement la progression des résultats traduisant ainsi une compression de sa valorisation.
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