Un post récent sur le blog de la Banque de France suggérait une hausse des salaires de 3 % en 2022 contre 1 % l’an dernier. A la BCE, Philip Lane évoque un chiffre similaire pour 2022, en zone euro.

Au regard d’un taux d’inflation qui, en moyenne, sera bien au-delà de 6 %, les salariés vont voir leur pouvoir d’achat fondre cette année.

Pour comprendre, il faut d’abord s’interroger sur la nature du choc inflationniste. En zone euro, l’inflation résulte principalement de la hausse du prix de l’énergie. Les prix en avril, du pétrole, du gaz et de l’électricité sont bien plus élevés que le prix moyen constaté en 2021. La hausse des prix alimentaires est forte également, et son impact sur l’inflation est à la fois plus récent et plus réduit.

Le choc énergétique en France et en zone euro doit s’analyser comme un transfert vers les pays producteurs. Le retour, en termes de demande adressée à l’Europe et à la France, est réduit et se traduit déjà par une dégradation de la balance commerciale.

Dès lors, qui finance la baisse de revenus associés à ce transfert ? Le maintien du pouvoir d’achat permettrait aux salariés d’échapper à l’ajustement et de le reporter sur les entreprises. C’était le choix des années 1970 en France. A cela était associée une inflation élevée dans la durée. L’Etat doit-il prendre en charge ce surcoût sous forme de bouclier tarifaire ? Cela ne pourra fonctionner que si la hausse du prix de l’énergie est transitoire. Derrière la question de l’indexation se pose un choix politique fort.