L’inflation reflue et la situation allemande continue de se dégrader, notamment sur le marché du travail. Christine Lagarde avait calé son propos du mois de septembre sur les prévisions conservatrices publiées par la BCE. L’inflation ne convergeait que lentement vers la cible de 2 % et le risque sur l’activité était réduit. La BCE pouvait rester conservatrice.

En octobre, le ton a changé. L’inflation est largement passée sous la cible de 2 % et cela va continuer. Le prix de l’énergie reflue. Les alertes du début de mois liées aux tensions avec l’Iran se sont dissipées et le prix de l’or noir est 18 % plus bas, en octobre, qu’il y a un an. Le taux de salaire mesuré par Indeed a chuté en septembre et, au regard de la dégradation du marché du travail européen, via l’enquête SP Global d’octobre, il n’y aura pas d’inversion. La hausse du prix des services va ralentir rapidement. Par ailleurs, la dynamique de l’emploi en Allemagne inquiète de plus en plus. Le vieillissement de la population active incite les entreprises à faire de la rétention d’emplois. Les enquêtes sur l’emploi se dégradent très vite et le risque est une hausse rapide du chômage. Cela infléchira davantage l’allure des salaires. Le cycle va se dégrader, sauf s’il y a reprise de l’économie mondiale. On peut se demander si la BCE, les yeux fixés sur l’inflation, n’a pas raté quelque chose. Elle va se rattraper en baissant rapidement ses taux, mais il est peut-être trop tard.