La BCE enfonce le clou
Taux négatifs, c’est positif ! Cela devrait être la devise d’un gérant obligataire en ce début d’année. Dopés par le quantitative easing souverain tant attendu, les prix des obligations vont grimper. A court terme, nous voyons les taux d’intérêt continuer de baisser avec une tendance à l’aplatissement des courbes.
La partie courte des taux opère déjà en territoire négatif et les primes de risque sont déjà très comprimées. Nous achetons donc les maturités longues où le rendement est supérieur. Nous restons neutres sur les pays «Core» et préférons les pays périphériques comme l’Espagne, l’Italie ou le Portugal qui, malgré leur cherté absolue, offrent un rendement intéressant. Le marché va devoir digérer le rachat massif de dette souveraine par la BCE car tout n’est pas résolu pour autant : les déficits structurels – le cas de la Grèce – ne manqueront pas d’alimenter la volatilité des marchés.
Autre bénéficiaire, l’inflation ! Entraîné par l’effondrement du prix du pétrole et la faiblesse de la croissance, le risque de déflation a augmenté en zone euro l’année dernière mais ne se réalisera pas. En effet, la répression financière opérée par la BCE va pousser les taux réels encore plus bas et faire remonter les anticipations d’inflation. La baisse de l’euro va se poursuivre et sera un soutien à moyen terme pour la compétitivité des entreprises. Le crédit de la catégorie investissement en profitera aussi car la chasse au rendement continuera. Nous exprimons donc une tendance positive sur les spreads des émetteurs privés et bancaires.
En résumé, cette année s’annonce pleine de rebondissements et nous privilégions à court terme la dette souveraine périphérique ainsi que la dette privée d’entreprises et financière pour combler la faiblesse des rendements induits par le niveau des taux actuels et à venir.