Au regard des prix de l’immobilier, la Banque centrale européenne (BCE) a eu toutes les raisons de se mobiliser dans son rapport sur la stabilité financière. Les crises immobilières sont souvent à l’origine de crises dont les répercussions macroéconomiques sont importantes. L’achat de l’immobilier se fait à crédit, poussant le prix à la hausse jusqu’à l’ajustement inéluctable à la baisse des prix, et un effet de richesse qui pénalise la demande et l’activité. Une telle situation n’est pas souhaitable.

Pour rendre compte des tensions du secteur, la BCE a comparé l’état de l’immobilier avec ce qu’il était avant la crise de 2007-2008 dont l’origine était immobilière. Elle a passé quatre critères en revue. Celui relatif au prix est plus tendu qu’en 2007, mais ceux relatifs à la distribution du crédit et à l’endettement des ménages ne sont pas aussi alarmants qu’en 2007. Sur les risques, en revanche, la BCE trouve que la part de l’immobilier financé par crédit est excessive, bien plus élevé qu’en 2007.

Finalement le bilan est mitigé, car si le prix est élevé, les autres critères ne permettent pas d’anticiper rapidement une crise avec ses effets dramatiques sur la macroéconomie. Dès lors pour limiter les risques, la BCE préconise des mesures prudentielles, puisqu’une hausse des taux d’intérêt est exclue pour ne pas peser sur l’activité. Néanmoins cette situation repose la question de l’excès de liquidités qui va se loger sur l’immobilier, le private equity, le bitcoin ou les actions. Mais jusqu’à quand cela sera-t-il viable ?