Le focus est à nouveau sur les banques centrales. La Fed a indiqué maintenir son taux principal très bas pour une période considérable tout en relevant sa prévision médiane pour ce taux à la fin 2015. En juin, ce taux médian anticipé par les membres du comité de politique monétaire de la Fed était de 1 %, en septembre il est de 1,375 %. On sait que l’avis de Janet Yellen sera prépondérant mais on a ici un changement de perception qui traduit une économie plus robuste.

A la BCE, Mario Draghi a beaucoup lâché ces dernières semaines. De sa crainte de ne pouvoir maîtriser seul le risque de déflation aux achats d’ABS en passant par la baisse du taux de refi à 0,05 %, la panoplie nouvelle est importante. Pourtant, lors de la première opération de TLTRO, les attentes n’ont pas été comblées. La BCE, qui espérait apporter 400 milliards d’euros de liquidités avec les opérations de septembre et décembre, n’a pour l’instant levé que 82,6 milliards. C’est peu. Cela peut être lié à l’annonce prochainement des résultats des analyses des bilans bancaires. Les banques ont eu un comportement prudent. Mais c’est peut-être aussi une mesure mal ciblée aujourd’hui dans l’attente des ABS.

L’idée n’est pas de porter un jugement mais de s’apercevoir qu’il n’y a pas de déterminisme dans l’orientation de la politique monétaire. La Fed ne veut pas lier les mains afin de pouvoir intervenir comme elle le souhaite, au moment où elle le souhaitera. Le comportement plus volontariste de la BCE s’est heurté pour cette première opération à une certaine résistance qui pourrait nuire à sa crédibilité si la dynamique n’était pas inversée.