L’attentat perpétré contre Charlie Hebdo le 7 janvier va-t-il perturber la reprise anticipée pour 2015 en France ? La baisse de l’euro, le repli du prix du pétrole et la politique monétaire très accommodante sont les ingrédients de la reprise qui devait se dessiner en France et en zone euro tout au long de l’année qui s’ouvre. Cependant, l’attentat engendre une incertitude spectaculaire qui pourrait modifier en profondeur les comportements et réduire à néant les attentes de reprise.

Pour éclairer ce débat, on peut observer deux situations qui se rapprochent de celle que connaît aujourd’hui la France.

En 1990, lors de l’invasion du Koweit par l’Irak, le choc est tel que les indices de confiance des consommateurs s’infléchissent rapidement. L’économiste Olivier Blanchard indiquait dans un article que ce repli avait été un facteur clé de la récession américaine de 1991.

En 2001, après les attentats du 11 septembre, l’incertitude a été maîtrisée par la réaction rapide du gouvernement et des institutions. L’économie qui était en récession est sortie officiellement de celle-ci en novembre 2001, soit deux mois après les attentats.

La France et l’Europe doivent s’inspirer du comportement de 2001. Si l’incertitude concerne tout le monde, comme le prouve la mobilisation constatée sur le Vieux Continent, les gouvernements et les institutions doivent mettre en œuvre une stratégie très réactive pour ne pas laisser s’installer une situation dont la persistance aurait un impact très négatif sur l’ensemble de l’activité. Cela doit aussi s’appliquer à la BCE dont la stratégie doit faciliter encore davantage l’ajustement des marchés financiers.