Après le 24 février et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le spectre d’un choc énergétique a hanté l’ensemble des acteurs de l’économie. Cependant, depuis quelques jours, le confinement à Shenzhen provoque un coup d’arrêt potentiel pour l’économie globale, tirant le prix de l’or noir au niveau d’avant l’invasion.

Cette volatilité va continuer car elle reflète six sources d’instabilité : la fin de la crise Covid et les déséquilibres engendrés sur les finances publiques et les bilans des banques centrales ; le regain de la pandémie en Chine, avec des conséquences dramatiques sur les chaînes de production et d’approvisionnement ; l’accélération de l’inflation partout dans le monde, avec des comportements des acteurs de l’économie et aussi des banques centrales qui vont s’adapter, pas forcément de façon coordonnée ; la crise énergétique mise en lumière par l’invasion de l’Ukraine mais qui résonne fortement en raison de la nécessaire transition énergétique ; le risque de famine dans les prochains mois au regard des prix des matières premières alimentaires et des conséquences de la situation en Ukraine sur la production et les échanges de céréales et d’huile alimentaire. Le dernier point est la recomposition politique. Le monde n’est plus aussi bien coordonné et coopératif que dans un passé récent. Cela se traduira par des réallocations de ressources et des souhaits de sécurité militaire, industrielle et alimentaire.