La réunion de l’Opep + s’est achevée sur l’annonce d’une réduction de la production de pétrole de 2 millions de barils par jour. Les commentaires qui ont suivi portaient sur une hausse du prix de l’or noir en raison de la réduction de l’offre.

Il me semble que c’est assez peu probable, et cela pour trois raisons. Premièrement, le marché était déséquilibré en raison de la baisse récente de la demande de pétrole. Le risque était de voir le prix chuter plus rapidement. L’ajustement des quotas n’aura pas d’impact trop important pour cette première raison. Ce repli acte en outre probablement la réduction de la production russe. Si c’est le cas, la conséquence sur les prix sera limitée.

Deuxièmement, par le passé, la baisse du prix en raison du repli de la demande avait déjà provoqué des ajustements de quotas. Cependant, ce que l’on a généralement observé est une accélération de la baisse du prix. En effet, au départ, la demande moins forte et la baisse du prix provoquent le recul des revenus des pays producteurs. Or les revenus sont essentiels dans l’équilibre budgétaire de ces pays. Chacun a donc la tentation de produire un tout petit peu plus pour sauvegarder ses revenus. Cela accentue le déséquilibre initial et tire les prix vers le bas. On observe ce comportement depuis de nombreuses années.

Troisièmement, le prix du pétrole ne pourra pas rebondir fortement à court terme car toute hausse du prix pénalisera davantage la demande. Le prix continuera donc de baisser jusqu’à ce que son niveau soit perçu comme une opportunité. Ce n’est pas encore le cas.