Les mesures de la BCE, finalement efficaces ?

Publié le 8 avril 2016 à 11h46    Mis à jour le 12 avril 2016 à 16h47

Jean-Louis Mourier

A 1,5 % en zone euro, la croissance annuelle du crédit aux ménages et aux entreprises a enregistré en février son plus fort taux de croissance depuis novembre 2011. Ce rebond est essentiellement tiré par les prêts aux ménages, et plus particulièrement par le crédit à la consommation (+ 5,2 %). La concentration de ces prêts sur le moyen et long terme correspond à la solide progression, observée ces derniers mois, de la consommation de biens durables, et notamment à la bonne tenue du marché automobile dans la zone euro.

La faiblesse persistante de la distribution de prêts à court terme pourrait être le signe que les banques restent très prudentes face à des demandes de crédits destinés à «boucler les fins de mois» dans un contexte de faible progression des revenus. Mais elle pourrait, au contraire, refléter une plus grande solidité financière des ménages. D’ailleurs, l’opinion des ménages de la zone euro sur leur situation financière a continué de se redresser ces derniers mois. Même si, depuis le début de l’année, ils sont à nouveau plus pessimistes pour les prochains mois, cela ne semble pas avoir encore pesé sur leur comportement de consommation, et donc sur leur recours au crédit à la consommation.

Cette demande supplémentaire de crédit des ménages semble aussi avoir rencontré un accueil favorable des banquiers, notamment grâce aux mesures non conventionnelles de la BCE. Le mécanisme des TLTRO, qui vise à récompenser les banques qui offrent du crédit aux entreprises et aux ménages (hors immobilier), semble ainsi avoir produit ses effets en matière d’offre de crédit à la consommation.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

Chargement en cours...

Chargement…