Depuis le mois de février 2022, les prix alimentaires ont augmenté de presque 7 % en France et de 8 % pour la zone euro. Ce mouvement de hausse ne semble pas devoir s’arrêter spontanément, car la crise de l’énergie ne va pas s’interrompre immédiatement. Cette évolution suscite plusieurs réflexions. La hausse de l’inflation crée de l’incertitude pour le consommateur et oblige à redéfinir l’arbitrage en faveur de l’épargne et au détriment de la consommation.

L’augmentation des prix de l’énergie et des biens alimentaires va modifier l’arbitrage de la gestion du budget des ménages. Les parts de l’alimentaire et de l’énergie vont croître au détriment du reste.

Cela aura un effet déprimant sur l’activité économique car les achats de biens et de services seront moins dynamiques.

Dès lors, la politique économique doit intervenir. Les gouvernements et la BCE doivent agir de façon complémentaire. La BCE doit durcir le ton pour ne pas laisser l’inflation s’inscrire dans la durée et pour ne pas nourrir les anticipations d’inflation, ce qui pourrait être déstabilisant. Cela légitime une stratégie dure de la BCE. Mais, dans le même temps, les gouvernements doivent limiter l’impact de l’inflation et de la politique monétaire restrictive sur la demande. L’activité ne doit pas s’infléchir trop fortement.

L’enjeu des prochains mois est donc celui de la coordination. La BCE doit jouer le jeu mais les gouvernements doivent le faire entre eux et avec la BCE. C’est la seule possibilité pour que la zone euro sorte grandie de cette période instable.