Reprise en France, oui mais demain ?

Publié le 15 mai 2015 à 17h41

Dominique Barbet

La bonne croissance du premier trimestre a surpris les économistes : + 0,6 % sur trois mois contre + 0,4 % attendu. Mais les trimestres précédents ayant été revus à la baisse, la progression sur un an est en ligne avec les prévisions à un modeste 0,7 %… malgré un effet de base favorable (la météo avait pesé sur l’activité début 2014). Surtout, l’analyse détaillée révèle des fragilités pour l’avenir.

 

La consommation des ménages, qui progresse de 0,8 % sur le trimestre et de 1,7 % sur un an, est la principale source de croissance. Cependant, une partie de cet effet se perd dans les importations. Le recul des prix énergétiques, qui a redonné du pouvoir d’achat aux ménages sur les premiers mois de 2015, est interrompu. Ce moteur de croissance va ralentir dès le second trimestre. L’accumulation des stocks représente plus d’une journée de production au cours du seul premier trimestre, c’est-à-dire trois fois la tendance habituelle. Ce rythme n’étant pas tenable, les variations de stocks pèseront sur la croissance dans les prochains trimestres.

 

De même, la hausse des dépenses publiques au premier trimestre, + 0,4 % pour la consommation et + 0,3 % pour l’investissement, ne sauraient être pérennes. Il faut donc attendre un ralentissement de la croissance pour le second trimestre : nous prévoyons + 0,3 % sur trois mois. Nous nous appuyons sur la poursuite du dynamisme des exportations, grâce aux baisses de charges et à l’euro, et sur l’espoir d’une accélération de l’investissement des entreprises (le secteur du logement restant sinistré). La France risque alors d’apparaître à la traîne de la reprise en zone euro.

Dominique Barbet

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