Réussir l’atterrissage en douceur

Publié le 12 mai 2022 à 15h36

Sebastian Paris Horvitz

Le risque d’une récession a pris de l’ampleur sur les marchés. La Banque d’Angleterre a d’ailleurs surpris les investisseurs en affichant une prévision de PIB en recul de 0,25 % pour 2023. Cette baisse résulterait d’une inflation trop élevée, pouvant atteindre plus de 10 % fin 2022, rognant le pouvoir d’achat des ménages. Evidemment, le nécessaire resserrement de la politique monétaire viendrait aussi contribuer à ralentir la demande.

Cette anticipation illustre le coût d’une inflation élevée sur la demande, un coût aujourd’hui exacerbé par la « taxe » énergétique et alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine. Dans ce contexte, est-ce que les banques centrales peuvent reprendre la maîtrise de l’inflation et assurer un atterrissage en douceur des économies ?

La Fed le pense. Notamment du fait de la robustesse de l’activité et d’un taux de chômage (3,6 %) proche du plus bas historique. Elle considère en effet qu’un resserrement fort et rapide de la politique monétaire permettrait d’obtenir un ralentissement suffisant de la demande pour qu’elle puisse entrer en meilleure adéquation avec l’offre et ainsi réduire les tensions inflationnistes.

Pour l’instant, l’indicateur de récession développé par l’ex-économiste de la Fed Claudia Sahm et basé sur la hausse du taux de chômage n’indique pas de récession. Pour autant, dans l’histoire, les cycles inflationnistes ont toujours conduit les autorités monétaires à resserrer la politique monétaire plus que prévu, entraînant en général une récession. Cette fois-ci sera-t-elle différente·? C’est sûrement la question qui dominera dans l’année à venir.

Sebastian Paris Horvitz Directeur de la recherche ,  LBP AM

Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM

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